Le cinéma inquiet pour son financement

Si le producteur Marin Karmitz a confié dans une interview au « Monde » cette semaine, qu'avec la suppression de la publicité « Nicolas Sarkozy a peut-être sauvé la télévision publique », les milieux du cinéma sont plutôt inquiets de cette réforme qui ne « garantit pas un financement pérenne et dynamique de France Télévisions », selon le Syndicat des producteurs indépendants. L'Association des producteurs de cinéma (APC) a convaincu les députés socialistes de déposer un amendement à l'article 18 du texte, en cours de discussion, « garantissant les montants minima d'investissements de France Télévisions dans la production d'?uvres cinématographiques et audiovisuelles, en pourcentage de recettes de France Télévisions et en valeur absolue ».Accord 2007France Télévisions ne veut pas qu'une telle contrainte, déconnectée de l'évolution de ses ressources, soit inscrite dans la loi. Le groupe avait signé un accord fin 2007, qui fixait à 3,2 % du chiffre d'affaires de France 2 et 3, l'investissement des filiales France 2 et France 3 Cinéma dans des films, ce qui représentait 53 millions d'euros en 2007 sur près de 50 films par an. L'APC voudrait que ce montant et son évolution soit garantis pour l'avenir, dans le nouveau modèle économique de France Télévisions. Pour le producteur Antoine de Clermont-Tonnerre (Mact Productions qui a produit en 2007 « les Citronniers »), « le cinéma français tient une place très importante dans la présence culturelle de la France à l'étranger. Et les films financés par France Télévisions (et Arte) y tiennent une place majeure. La dernière Palme d'Or ? ?Entre les murs? ? en fait partie. Ce sont des films indépendants difficiles à financer. L'affaiblissement du secteur public porte en germe celui de la création cinématrographique et de sa présence à l'étranger ».Alors que le député UMP, Frédéric Lefebvre, a répété hier que la suppression de la publicité à partir du 5 janvier sur France Télévisions, prévue à l'article 18 du texte, sera adoptée par décret, Gérard Larcher, président du groupe UMP au Sénat, a rappelé son exigence « du respect du travail parlementaire ». Le Sénat examinera le texte en janvier et pour Gérard Larcher, si décret il y a, « il ne pourrait être que temporaire, car la primauté appartient à la loi ». Isabelle RepitonLes films financés par france télévision tiennent une place majeure à l'étranger.
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