Si le numérique n'est pas une vocation de c?ur pour l'éditeur français Hachette, ce dernier place progressivement ses pions pour ce nouvel enjeux. « Le jour où le numérique arrivera, il faudra qu'on puisse y répondre », assène Stéphanie van Duin, directrice du développement d'Hachette Livre. Marché de niche en France, le livre numérique se développe depuis deux ans aux États-Unis, où plusieurs lecteurs électroniques se partagent déjà le marché (l'eReader de Sony, le Kindle d'Amazon?). La part du chiffre d'affaires numérique réalisée par la filiale américaine d'Hachette (Hachette Book Group USA) a triplé en 2008, pour atteindre près de 0,7 %. Des chiffres toujours modestes, qui attestent cependant qu'outre-Atlantique, la filière est déjà sortie de la phase expérimentale. « Sur le numérique, Hachette bénéficie d'un poste d'observatoire privilégié grâce à sa filiale américaine », souligne Stéphanie van Duin.Sur le marché américain, le leader sur le segment du livre numérique, Amazon, a imposé un prix unique de 9,99 dollars par livre téléchargé, retirant aux éditeurs la maîtrise du prix de vente de leurs contenus. Une situation inconfortable qu'Hachette veut éviter sur ses autres terrains de jeux, notamment en France.leader en france Pour contenir les velléités des Google, Amazon et autre Orange, Hachette a racheté en 2008 une plate-forme de numérisation et de stockage de livres, Numilog, Depuis, il a numérisé 5.000 de ses titres et compte atteindre les 10.000 d'ici à la fin de l'année. Un savoir-faire précieux dont l'éditeur français compte faire profiter sa filiale britannique d'ici à l'été. Pour affirmer ses positions sur le numérique, Hachette compte aussi sur son rang de leader du marché français. « Aux États-Unis, nous ne pesons que 5 % du marché mais, dans l'Hexagone, nous sommes proche des 30 %. Cela nous donne une vraie capacité d'entraînement », détaille Arnaud Nourry, PDG d'Hachette. En clair, le groupe compte fédérer les éditeurs français et faire front commun. Mais contrairement à d'autres supports comme la presse ou l'industrie musicale, les ventes de livres sur le traditionnel support papier ne déclinent pas. De quoi donner raison à Arnaud Nourry, pour qui « le livre reste irremplaçable ». C. B.Hachette a racheté en 2008 une plate-forme de numérisation et de stockage de livres.
L'éditeur se prépare au numérique
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