Les lycéens sont de moins en moins attirés par l'université

Avec la menace qui pèse sur les examens, c'est LA question du moment : le mouvement qui s'éternise depuis le 2 février va-t-il provoquer une désaffection des universités ? Une question d'autant plus saillante que les élèves de terminale sont en pleine démarche d'inscription dans le supérieur. Le nouveau dispositif « Admission post-bac », successeur de Ravel, a été étendu cette année à tout le territoire. Les « inscriptions » (cinq v?ux formulés en moyenne par élève) étant closes depuis le 20 mars, les premiers chiffres commencent à circuler?déséquilibreAinsi, selon le ministère de l'Enseignement supérieur, 42,2 % des élèves de terminale générale ont-ils opté en priorité pour les « filières non sélectives » à l'université (licence), alors que les filières « sélectives » (IUT, BTS, STS et classes préparatoires) emportent 48,8 % des suffrages. Le rapport est encore plus déséquilibré en Île-de-France, puisque selon le rectorat de Paris, 27,6 % des lycéens franciliens optent pour la licence quand 66,9 % se tournent vers les filières sélectives. Pour autant, sur le terrain, les universités traditionnellement les plus contestataires relativisent. Certaines, telles Paris IV Sorbonne et Toulouse II Le Mirail estiment qu'il est trop tôt pour se prononcer, les lycéens pouvant encore modifier l'ordre de leurs v?ux jusqu'au 6 juin. Par ailleurs, le système de préinscription a changé, rendant toute comparaison chiffrée dangereuse. Surtout, les premières tendances rassurent. « Nous n'enregistrons pas de baisse d'effectifs », assure le cabinet du président de Paris VIII Vincennes-Saint-Denis, avançant le chiffre de 3.380 v?ux (au global) contre 3.060 en 2008. Et de préciser que l'université a vu ses effectifs progresser de 2,7 % en licence en 2007 (année de perturbation due à la loi LRU sur l'autonomie des universités) quand la moyenne nationale était en baisse de 1,1 %.Car il est vrai que la tendance des dernières années montre une baisse des inscriptions au profit des filières courtes et professionnalisantes. Les universités les plus en pointe dans les mouvements enregistrent des baisses plus rapides que la moyenne nationale. Mais si l'on raisonne sur le stock d'étudiants, les effectifs restent largement majoritaires en université (1,2 million en 2008 contre 116.000 en IUT et 78.000 en classe prépa) ; leur contraction, si elle s'accélère, reste modérée (? 1,8 % en 2007 ; ? 2,9 % en 2008) et due aussi à des facteurs démographiques. Par ailleurs, de plus en plus de diplômés d'IUT et de BTS poursuivent leurs études en université en optant pour des mastères. « La tendance à la baisse a été atténuée cette année par les entrées en mastères professionnalisants », fait-on valoir à Montpellier III Paul-Valéry. Certains mastères affichent un taux d'insertion de 90 % six mois après leur obtention. ncrédits photo
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