Une explosion des défaillances d'entreprises est annoncée po...

Les tribunaux de commerce devraient connaître une rentrée agitée. C'est en tout cas l'opinion d'Olivier Boyadjian, le président du fonds de retournement (redressement d'entreprises en difficulté) HIG Capital : « À la fin de l'été, nombre d'entreprises n'auront d'autre choix que de se placer en redressement judiciaire. Certaines d'entre elles utilisent actuellement leurs dernières ressources. » Une vague de défaillances à venir, donc, et autant de cibles potentielles pour HIG Capital et ses concurrents (Butler, Caravelle, Perceva, Sun Capital, etc.). L'objectif de ces derniers ? Reprendre une entreprise aux abois, la redresser, puis la revendre après avoir créé une valeur substantielle. HIG Capital dispose de 600 millions d'euros, qu'il espère investir intégralement « en dix-huit mois » à partir de la fin de l'été. Mais pourquoi plus de faillites demain qu'aujourd'hui ? « Les entreprises ont pu faire appel à des ressources insoupçonnées jusqu'alors et ainsi financer leurs besoins sans faire appel à des apports de fonds propres complémentaires », répond-il. En fait, l'État a été le principal artisan de ce sauvetage momentané. À force d'exonération de charges sociales et de taxe sur la valeur ajoutée, ou de dérogation pour le versement de l'acompte de l'impôt sur les sociétés, il a offert une bouffée d'oxygène considérable aux entreprises. « Le ?carry-back?, c'est-à-dire le remboursement par l'État d'impôts déjà versés, autrefois long et laborieux à obtenir, relève aujourd'hui d'une simple formalit頻, ajoute Sophie Moreau-Garenne, managing director au cabinet Duff & Phelps. Autre levier d'action : l'affacturage, « largement employé ces derniers temps », observe Olivier Boyadjian. Cette technique permet à l'entreprise de se faire payer rapidement ses factures, grâce à un sous-traitant chargé de récupérer les sommes dues par ses clients. décaler n'est pas jouerOr, « l'activité commerciale pendant la période estivale est en général particulièrement faible, rappelle-t-il. Cet outil va donc perdre de son intérêt, voire devenir dangereux. » En outre, les recours offerts par l'État ne fonctionnent qu'une seule fois dans l'exercice. En d'autres termes, une fois toutes ses cartes jouées, l'entreprise se trouvera dans l'impasse et son sort sera alors discuté à la barre du tribunal de commerce. Mais sera-t-il « encore temps d'envisager une reprise efficace ? » s'interroge Olivier Boyadjian. En effet, « la mobilisation ces derniers mois des équipes de direction pour décaler certaines de leurs échéances ne leur a pas permis de s'atteler aux changements structurels nécessaires ». Pire, la situation de la société se sera certainement « détériorée ». Alors, pessimisme exagéré ? Réponse à l'automne. nL'accélération des faillites, une aubaine pour les fonds de retournement
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