Il y a un danger réel que le paquet climat ne devienne une victime collatérale de la crise financière ", s'inquiète un responsable de la Commission. Le paquet est effectivement assailli de toutes parts alors qu'il doit être discuté par les Vingt-Sept mercredi et jeudi à Bruxelles. " La croissance et l'emploi seraient menacés si l'industrie européenne devait supporter de nouvelles réglementations concernant l'environnement ", ont déclaré conjointement vendredi les patronats allemand et italien. " Nous demandons que cette décision soit reportée car actuellement les objectifs sont différents, il faut sauver l'économie et éviter des problèmes supplémentaires ", ont-ils poursuivi.Le principe du passage aux permis de polluer payants est contesté par les industriels qui le qualifient de pénalisant, face à la concurrence mondiale. La Bundesverbands der Deutschen Industrie et la Confindustria disposent du soutien de leur gouvernement. En coulisse, les Polonais cherchent à constituer une minorité de blocage contre le plan proposé par la Commission. Le Premier ministre Donald Tusk conjure les Européens de " prendre en compte la situation mondiale actuelle sur les marchés ".BRUXELLES TIENT BONUne vision à court terme que condamne Bruxelles. " Face à une situation urgente, les gouvernements ont souvent tendance à oublier le moyen et le long terme ", constate-t-on du côté du Berlaymont. Or pour la Commission : " le plus tard sera le plus coûteux ". Le coût du paquet est estimé à 73 milliards d'euros par an d'ici à 2020 par le think tank britannique Open Europe, soit 160 euros par personne. Avec cette crise, " le rapport coût-efficacité des politiques vertes est plus important que jamais ", souligne Hugo Robinson, auteur du rapport. Plus que les ambitieux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, c'est surtout la méthode proposée par la Commission qui semble remise en question dans ce contexte de crise. Mais Bruxelles compte bien défendre son projet lors du sommet européen : " Adapter le paquet oui, le dénaturer non ! "

latribune.fr

27 Oct 2008, 5:12

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