C'est une mini-révolution de velours chez EADS : faire travailler ensemble les divisions espace (à majorité française) et défense (à majorité allemande) du groupe. Après plus de deux mois de travail, le président exécutif d'Astrium, François Auque, a dévoilé hier les objectifs de la mise en place de la « coordination » entre l'espace (Astrium) et la défense, dirigée par Stefan Zoller. Chargé « personnellement » de cette mission par le président exécutif d'EADS, Louis Gallois, François Auque a identifié plusieurs axes de travail afin que les divisions travaillent en commun, et non plus « en ordre dispersé ou en concurrence », comme cela était le cas jusqu'ici, notamment sur le plan commercial. « Il faut définir au préalable l'intérêt d'EADS, puis quelle division jouera le rôle de leader dans les projets nationaux et les appels d'offres à l'exportation, a-t-il précisé. Chacun doit être informé des affaires de l'autre. » Ce qui est clairement frappé au coin du bon sens.intérêt stratégiqueFrançois Auque souhaite aussi lancer un début de rationalisation dans certaines activités, qui sont en doublon dans les deux divisions, la cryptologie par exemple. Tout comme il veut identifier les segments dans les systèmes où sont leaders les deux divisions pour mieux les coordonner. Les deux divisions devront aussi travailler ensemble pour déterminer les domaines industriels et technologiques dans lesquels elles ont un intérêt stratégique à entrer. Cela ira jusqu'à un examen par les deux divisions de futures acquisitions. « À deux, on a plus de chance », a-t-il fait valoir. Enfin, l'espace et la défense coopéreront dans la R&T pour réaliser des « économies ».Ce travail a été adopté par le conseil d'administration d'EADS. Pour François Auque, « la coordination, c'est le meilleur choix. Objectif : instaurer un climat de confiance entre les deux divisions où la méfiance prévalait jusqu'ici ». Mais, clairement, ce joli pari pourrait se heurter aux ego de certains grands patrons. Michel Cabirol

latribune.fr

26 Mars 2009, 1:32

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