Le consommateur américain reprend doucement espoir

Le consommateur américain reprendrait-il confiance ? Selon l'indice préliminaire de l'université du Michigan publié hier, son moral s'est redressé en mars pour s'établir à 56,6 contre 56,3 en février, un niveau demeurant toutefois proche de son plancher historique de mai 1980. Ses attentes pour les mois prochains sont aussi à la hausse, ce qui a surpris Wall Street. « La consommation et le moral des ménages semblent bénéficier de la réduction de leurs impôts au début de l'année », note Rob Carnell, économiste chez ING. « Cela pourrait continuer à soutenir (le consommateur) au cours des deux prochains mois, ce qui améliorerait sensiblement le contexte macroéconomique », affirme l'expert, alors que la consommation représente 70 % du produit intérieur brut des États-Unis.Au terme d'une année 2008 marquée par la destruction de 2,6 millions d'emplois et l'effondrement de 18 % de la richesse nette des ménages américains (soit la volatilisation de 11.200 milliards de dollars), les économistes entrevoient la fin de la récession. Grâce aux futures baisses d'impôts et à un meilleur fonctionnement du marché du crédit ? deux priorités des mesures de relance américaines ? « la consommation et l'investissement résidentiel devraient se redresser et stimuler la croissance », prévient la lettre Blue Chip Economic Indicators. Sa dernière enquête révèle que les économistes du privé restent pessimistes pour le premier semestre mais tablent sur une croissance de 0,5 % aux États-Unis au troisième trimestre, puis de 1,8 % au suivant. Afin d'accompagner son plan de relance de 787 milliards de dollars (sur deux ans) composé pour l'essentiel de dépenses d'infrastructures et de baisses d'impôts, l'administration Obama va lancer un programme de soutien au crédit à la consommation (Talf). Il s'agit d'une initiative « très puissante visant à relancer le prêt aux PME, aux marchés du prêt étudiant, du crédit à la consommation et du crédit automobile », affirme le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner.Après une chute moyenne de 4 % au deuxième semestre 2008, les ventes au détail n'ont reculé que de 0,1 % en février et se sont appréciées de 0,7 %, hors secteur automobile. Prenant acte de cette « stabilisation » Nigel Gault, chef économiste du cabinet IHS Global Insight demeure prudent. « Bien que le pire semble derrière nous, il serait prématuré d'affirmer que le consommateur soit de retour », avertit le conjoncturiste. « La récession actuelle vient d'entrer dans son 16e mois, rappelle dans une note l'économiste Bruno Cavalier (Oddo Securities), nous sommes encore loin de sa fin, car même si l'activité se stabilise au second semestre, la détérioration du marché du travail a toutes les chances de se prolonger jusqu'en 20100. »Éric Chalmet, à New York
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