En quelques mois, le marché des semi-conducteurs « logiques » a plongé. Ces puces, aux fonctions plus intelligentes que les mémoires, souffrent de la baisse des commandes de l'électronique grand public, dans un secteur qui avait tiré sa croissance des téléphones mobiles, des consoles de jeux, des téléviseurs.Pour le premier trimestre de 2009, les industriels évoquent des chutes d'activité comprises entre 15 % et 30 %. Mais John Daane, directeur général de la société californienne Altera, ne semble pas paralysé par le marasme ambiant. Altera, comme son concurrent Xilinx, conçoit des puces logiques programmables. Et ces petits bouts de silicium gagnent des parts de marché sur les circuits spécifiques (ASIC, utilisés dans les consoles de jeux) ou circuits standardisés (ASSP, utilisés dans les téléphones GSM).coûts de développement« Les circuits spécifiques sont onéreux à produire, explique John Daane. Il faut compter 10 à 100 millions de dollars de coûts de développement, qui représentent 20 % du chiffre d'affaires de l'industrie. » L'équilibre suppose de réaliser des ventes représentant cinq fois les coûts de développement. On parle là de millions, voire de dizaines de millions d'unités, que peu de marchés sont capables d'absorber. En revanche, une même puce logique programmable peut être utilisée dans une application militaire, un équipement de télécommunication, une imprimante, un smartphone et bien d'autres objets.« Chez Altera, aucun client ne fournira 150 millions de dollars de chiffre d'affaires par an sur une de nos puces, souligne John Daane. Mais nous pouvons vendre la même puce à plusieurs clients sans dépendre d'une nouvelle application grand public pour croître. » Son chiffre d'affaires dans les télécommunications augmente de 11,5 % par an depuis cinq ans alors que celui de ses clients du secteur a crû en moyenne de 5,5 % sur la même période. La différence ? Le gain de part de marché sur les puces spécifiques (Asic). Pascal Boulard

latribune.fr

25 Avr 2009, 1:42

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