Les projets de développement relancent l'Union pour la Méditerranée -

Les crises obligent à l'action, dit-on souvent. Cela semble se vérifier aussi dans l'espace méditerranéen. Alors que l'Union pour la Méditerranée, le bébé de Nicolas Sarkozy, est aujourd'hui au point mort en raison notamment du conflit israélo-arabe, l'économie pourrait sauver le projet politique. En fin de semaine dernière, l'annonce de la participation de la SNCF à la construction de la ligne TGV Tanger-Casablanca au Maroc, celle du colossal projet de gazoduc de plus de 4.000 kilomètres traversant le Sahara pour acheminer le gaz du Nigeria vers l'Europe et, enfin, celle de la signature de trois accords de coopération entre la Tunisie et le Maroc dans les domaines du tourisme et des énergies renouvelables ont illustré, coup sur coup, le dynamisme économique de l'espace méditerranéen. Bref, observe Jean-Louis Guigou, l'ancien directeur de la Datar aujourd'hui militant du rapprochement euroméditerranéen, « la crise économique renforce l'idée de plus en plus évidente que la Méditerranée constitue un réservoir de croissance et de compétences insuffisamment valoris頻. Les besoins en investissements dans l'espace des rives sud et est méditerranéennes sont immenses dans les domaines de l'énergie, de l'agroalimentaire, des transports, des télécommunications ou encore, et surtout, de l'eau. La BEI (Banque européenne d'investissement) estime les besoins dans ces domaines à près de 250 milliards de dollars dans cette région. Une étude de la CDC (Caisse des dépôts et consignations) parle de 200 milliards, Turquie non comprise. L'Observatoire méditerranéen de l'énergie estime de son côté que 450 milliards de dollars sont nécessaires pour les seules infrastructures de production et de transport d'électricité d'ici à 2020. Par ailleurs, le coût de la généralisation de l'accès à l'eau potable serait de 50 milliards. Difficile de dire quelle en sera la réalité. des points de blocage En tout cas, l'intérêt des pays du Nord pour cet espace se confirme de jour en jour. Les investissements directs étrangers, qui ne représentaient que 3 milliards de dollars en 1990, sont passés à plus de 20 milliards dans la période 2000-2006 et à plus de 40 milliards en 2007 et 2008. Il existe cependant des points de blocage. L'agriculture notamment constitue un sujet sensible entre les deux rives de la Méditerranée. Les agriculteurs européens, qui bénéficient de confortables subventions, n'apprécient guère la concurrence des produits non communautaires. Or l'activité agricole constitue la principale ressource dans les pays du Sud. Autre point sensible : les obstacles à la mobilité dressés par le Nord contre les populations du Sud. « Vous ne pouvez pas dire aux gens que vous voulez faire union avec eux mais vous ne voulez pas les voir », se lamente Jean-Louis Guigou. nLa crise économique renforce l'idée que la Méditerranée constitue un réservoir de croissance et de compétences insuffisamment valoris頻.
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