Les pôles de compétitivité peinent à s'imposer à l'international

Pour la Commission européenne, le constat est clair : « Nous avons besoin de clusters de classe mondiale. Ils jouent un rôle prédominant dans l'innovation, indispensable pour nos entreprises. Ils sont à la base de la création d'emplois. » Pour Günter Verheugen, vice-président de la Commission européenne et responsable de la politique des entreprises et de la politique industrielle, qui s'exprimait hier lors du 4e Forum annuel des Pôles de compétitivité à Sophia Antipolis, les clusters (équivalent international des pôles de compétitivité français) doivent davantage s'internationaliser pour rester dans la course. position communeLes conclusions de ce forum, organisé cette année dans le cadre de la présidence française de l'union européenne, et complété aujourd'hui par une conférence réunissant à Paris les 27 ministres européens de l'innovation, déboucheront en décembre sur une position commune. Une question de survie, rendue plus aigue encore par la crise financière. Le tableau dressé récemment par l'Observatoire européen des clusters est mitigé. Les 2.000 clusters européens sont morcelés et n'ont pas la taille critique nécessaire pour faire face à la concurrence mondiale. Bruxelles va d'ailleurs mettre en place d'ici à début 2009 un groupe politique européen des clusters, composé de 20 personnalités chargées de rendre un rapport dans 18 mois.La France nourrit des préoccupations similaires. Alors que ses 71 pôles de compétitivité n'ont été créés qu'en 2005, la phase 2 (2009-2011), « 2.0 », annoncée cet été par le président de la République vise à leur donner une nouvelle impulsion, mais aussi à redressser le tir : faire en sorte que les pôles soient moins petits et morcelés. Même si, au sein du gouvernement, on estime être en phase avec les voisins européens, certains, tels les espagnols, « étant moins avancés. Cela passera par une plus forte contribution des financements privés. L'Etat a remis sur la table 1,5 milliard d'euros (qui n'inclut pas le soutien de plus en plus important des collectivités locales) mais le Fonds unique interministériel (FUI) ne contribuera plus qu'à hauteur de 600 millions d'euros contre 830 auparavant. Et encore, 105 millions devront être consacrés aux « plates-formes collaboratives » qui font défaut aux pôles français. Certes, l'ANR (Agence nationale de la recherche) Oséo et la Caisse des Dépôts vont monter en puissance avec plus de 280 millions d'euros mais in fine le gouvernement veut voir les PME des pôles faire davantage appel aux Business Angels et capitaux-risqueurs. Il compte d'ailleurs à l'avenir renforcer encore la part des financements privés. « Il faut plus renouveler le tissus industriel et favoriser le développement des start-up et leur introduction en Bourse », explique Luc Rousseau, de la direction générale des entreprises (DGE), au ministère de l'Economie. Une gageure en pleine crise financière ? Non selon lui, « la crise ne remet pas en cause les pôles et renforce au contraire les notions de compétitivité et d'exigence ».objectifs triennauxPlus d'exigence : tel est bien l'objectif des « contrats de performance » que devront signer les pôles d'ici à juin 2009 au plus tard, via lesquels ils s'engageront sur des objectifs triennaux. Le gouvernement espère ainsi les pousser à définir une « véritable stratégie de march頻. Si l'audit rendu cet été a octroyé un an de sursis aux 13 pôles qui n'ont pas rempli leurs objectifs, d'aucuns évoquent des regroupements. Par ailleurs, les trois catégories actuelles vont laisser la place à deux : il y aura désormais 17 pôles mondiaux et 54 nationaux, l'accent étant mis sur les premiers. Une façon de répondre à ceux, notamment à Bruxelles, qui pointent le trop grand nombre de pôles français (les pays scandinaves en possèdent une dizaine chacun). as
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