Citigroup et Morgan Stanley accélèrent leur mutation

Les modèles d'entreprise qui ont fait le succès puis provoqué la chute des grands établissements de Wall Street ont vécu. En confirmant la création d'une coentreprise d'intermédiation financière, Morgan Stanley accélère sa mutation de banque d'investissement en holding bancaire, tandis que Citigroup initie l'abandon du profil de « banque globale réellement universelle » que son directeur général, Vikram Pandit, a longtemps défendu.sous la pressionLe responsable a récemment annoncé la suppression de 52.000 postes. Mais à l'occasion de la publication des résultats trimestriels avancée à demain ? les analystes tablant sur une perte de 2,6 milliards de dollars ?, Pandit devrait dévoiler une restructuration bien plus profonde. Une information dévoilée par les médias américains, que Citigroup refuse de commenter mais qu'une source proche du dossier a confirmée à « La Tribune ».Pandit prépare la séparation du groupe en deux entités : une « bonne banque » qui regrouperait la banque de gros pour les grandes entreprises, la banque de détail pour particuliers fortunés dans certains pays « et l'ensemble de la banque de détail aux États-Unis », a précisé la même source. Et une structure dans laquelle serait niché un tiers des actifs du groupe, pesant environ 600 milliards de dollars. Y figureront les créances illiquides, telles les CDO, « ainsi que des activités ayant vocation à terme à être cédées », dont la division de crédits subprimes Primerica et celle de crédits pour particuliers CitiFinancial.Cette séparation ne réglerait pas les difficultés financières de l'établissement mais lui permettrait de présenter des comptes distincts pour prouver la viabilité de son c?ur de métier, proche de celui de son ancêtre Citicorp. Cette décision a été prise sous la pression des marchés mais aussi de la Réserve fédérale après l'injection de 45 milliards de dollars de fonds publics dans Citigroup.Pour Morgan Stanley, la création de Morgan Stanley Smith Barney ? qui doit être finalisée au troisième trimestre et dans laquelle la banque détiendra une participation de 51 % pouvant passer à 100 % en cinq ans ? constitue un bon investissement, mais sur le long terme. En contrôlant une coentreprise ayant 1.700 milliards de dollars d'actifs sous gestion, l'établissement va renforcer ses dépôts. Les analystes estiment toutefois que la conjoncture ne sera guère favorable à la nouvelle entité au cours des prochains trimestres.Les opérateurs restent nettement plus inquiets pour Citigroup. Ils craignent que la cession de 49 % de la « pépite » Smith Barney ait été précipitée par des difficultés financières dont ils ignorent l'ampleur. L'opération rapportera 2,7 milliards de dollars à Citigroup et, à terme, une plus-value après impôts de 5,8 milliards. Hier, le titre chutait de 15,4 %, à 4,90 dollars à mi-séance.Éric Chalmet, à New York
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