Après être grimpée à des sommets au premier semestre 2008, l'inflation s'est encore plus brutalement repliée au second. En décembre, les prix ont reculé de 0,2 %. Conséquence de cette décélération entamée en août, l'inflation est revenue en glissement sur 12 mois à 1 %, son niveau le plus bas depuis février 2007 (contre 1,6 % en novembre). La cause de cette baisse est évidemment à chercher du côté des prix de l'énergie. Ces derniers ont encore reculé de 5,6 % en décembre, portant ainsi leur repli sur 3 mois à plus de 14 %. Le mouvement devrait se poursuivre. « La modération des prix du pétrole va continuer à peser sur l'évolution des prix au premier semestre de 2009 [?] si bien que l'inflation totale devrait être négative autour de la mi-2009, avant de se redresser au cours de la deuxième partie de l'année », prédit Frédérique Cerisier (BNP Paribas). À Bercy, ce reflux de l'inflation est accueilli favorablement. une bouffée d'oxygèneLors de ses v?ux à la presse, Christine Lagarde a ainsi mentionné la baisse des prix parmi « les signes positifs » dont disposait le gouvernement pour entretenir des raisons d'espérer. Le recul des prix est une bonne nouvelle pour la croissance : le reflux des cours pétroliers va apporter une bouffée d'oxygène aux entreprises mais aussi aux ménages. Les plus modestes d'entre eux, en particulier ceux dont les prestations sociales sont indexées sur une inflation paradoxalement élevée (en moyenne, en 2008, de 2,8 %) seront aussi gagnants. Cet impact positif sur le pouvoir d'achat sera malheureusement compensé par la dégradation du marché de l'emploi. La décélération de l'inflation va évidemment raviver le débat sur le risque de voir la France touchée par la déflation dans les mois qui viennent. Les données de l'Insee apportent à cet égard un élément intéressant : l'inflation sous-jacente (hors énergie, produits agroalimentaires et tarifs publics) est de 1,8 % sur les 12 derniers mois. Anne Eveno

latribune.fr

27 Jan 2009, 1:28

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