La Corée de Nord menace de redémarrer le nucléaire -

Les marchés financiers ont peu réagi hier à l'annonce par la Corée du Nord de son retrait des négociations à six (Japon, Chine, Corée du Sud, États-Unis, Russie), censées régler l'épineuse question de l'arrêt de son programme d'armement nucléaire en échange d'une aide économique. Condamné lundi par le Conseil de sécurité de l'ONU pour son tir de fusée balistique du 5 avril, Pyongyang a manifesté sa mauvaise humeur hier, non seulement, en rompant les négociations à six, mais en menaçant de reprendre son programme d'armement atomique. « Les opérateurs de marché en sont venus à interpréter les annonces de la Corée du Nord comme des stratagèmes à ne pas prendre au pied de la lettre », a commenté hier, philosophe, un économiste chez ING Financial Markets à Singapour, Tim Condon.Mise à l'épreuveVoilà plusieurs années que le régime « stalinien » nord-coréen a pris l'habitue de brandir de telles menaces surtout destinées à obtenir des compensations de la part de la communauté internationale. Kim Jong-il, l'autocrate de 67 ans qui dirige la Corée du Nord, avait déjà provoqué une crise en 1998 en tirant un missile longue portée (Taopodong-1) qui avait survolé une partie du Japon. Mais par la suite, le dialogue avait repris avec les États-Unis, la secrétaire d'État américaine de l'époque Clinton, Madeleine Albright, ayant effectué une visite historique en Corée du Nord en 2000. En septembre 2008, Pyongyang, qui a longtemps pu compter sur l'oreille compréhensive de Pékin et de Moscou, a de nouveau testé les nerfs de ses interlocuteurs en menaçant de rompre le dialogue, mais sans passer aux actes.La Corée du Nord est considérée comme une puissance nucléaire potentielle depuis son premier essai atomique en octobre 2006. Et le tir d'une fusée balistique, réalisé il y a une dizaine de jours, n'a fait qu'inquiéter un peu plus ses voisins, à commencer par Séoul, le frère ennemi du sud. Pour les experts, Pyongyang souhaite mettre à l'épreuve la nouvelle administration américaine. Sur le plan intérieur, Kim Jong-il, de retour aux commandes après une probable attaque cérébrale en août, serait en pleine réorganisation des structures du pouvoir pour resserrer son contrôle. Il espère bénéficier d'un nouveau « coup d'éclat » sur la scène internationale. Hier, insensible aux moulinets de Pyongyang, le département américain a appelé à une « reprise rapide » des négociations.L. C.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.