Pas la peine de faire semblant?: hier Sony a prévenu qu'il s'attendait à une nouvelle perte pour son exercice 2009-2010. Deux exercices consécutifs dans le rouge, le groupe japonais n'avait jamais connu pareille avanie depuis sa cotation en Bourse en 1958. Le numéro deux mondial de l'électronique grand public a pourtant publié des comptes annuels un peu moins mauvais qu'attendu. Avec un chiffre d'affaires en baisse de 13 % à 7.730 milliards de yens (59,4 milliards d'euros) pour son exercice 2008-2009 clos le 31 mars, ses pertes d'exploitation ressortent à 228 milliards de yens (1,76 milliard d'euros). Mais la perte d'exploitation escomptée pour l'année à venir (100 milliards de yens) est 30 % inférieure au consensus concocté par Reuters.à court terme, Howard Stringer, le PDG américain du groupe, semble avoir donc repris le contrôle du paquebot. Les premières réductions de coûts annoncées cet hiver portent leurs fruits et permettent de limiter la dérive. D'ailleurs, Sony a dévoilé hier un nouveau tour de vis. L'inventeur du Walkman et de la PlayStation va ainsi fermer cette année cinq usines supplémentaires (trois au Japon et deux à l'étranger). Les mesures de restructuration comprennent notamment la suppression de 16.000 emplois. Mais réduire la voilure pour affronter la baisse de la demande ne suffit pas.Le problème majeur de Sony est qu'il n'a plus aujourd'hui dans sa vitrine de produit vedette. Distancé dans les baladeurs numériques par Apple et ses iPod, doublé par Nintendo et sa Wii dans les consoles de jeux vidéo, maintenu à bonne distance par Samsung dans les téléviseurs malgré sa gamme Bravia, l'ex-génie japonais de l'électronique se retrouve avec des positions conséquentes sur de très nombreux marchés. Mais nulle part, il n'est leader. « Je vois s'affaiblir la puissance de la marque Sony », commentait hier Fujio Ando, directeur général de la société de gestion Chibagin cité par Reuters. électrochoc insuffisant Le groupe, qui a connu une première alerte en 2004, s'était préparé à un électrochoc en faisant appel en 2005 à Howard Stringer. Mais la transformation n'a pas été suffisante. Sony perd de l'argent pour la sixième année consécutive dans les téléviseurs alors que l'an dernier, il ne s'était jamais autant vendu d'écrans plats dans le monde?! Toutes les divisions sont dans le rouge (voir tableau) en dehors du cinéma dont le résultat d'exploitation est divisé par deux. La division phare, celle de l'électronique, a souffert d'une chute de 18 % de ses ventes l'an dernier. Pour 2009-2010, Sony a prévenu que les pertes de cette division devraient s'aggraver tandis que les jeux vidéo resteront dans le rouge malgré des ventes de la PlayStation 3 attendues en hausse de 30 % à 13 millions d'unités. Comme tous les groupes japonais, Sony souffre de la réévaluation du yen. Son grand concurrent, Panasonic, publie ses comptes ce matin. nLe problème de la marque est de n'avoir plus dans sa vitrine de produit vedette.

latribune.fr

28 Mai 2009, 1:38

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