Sarkozy peaufine le remaniement pour mieux surprendre

On dit d'abord ce qu'on va faire et on choisit ensuite les hommes pour le faire. » Nicolas Sarkozy a été clair : son discours au Parlement réuni en Congrès à Versailles dans une semaine ouvrira l'acte II du quinquennat. Le remaniement du gouvernement, rendu nécessaire par le départ pour le Parlement de Strasbourg de Rachida Dati et Michel Barnier, aura lieu dans la foulée. Le chef de l'État s'est donné du temps, d'abord pour « savourer » la victoire relative de l'UMP aux européennes, ensuite pour élaborer les équilibres de la nouvelle équipe.Selon les indiscrétions que l'Élysée laisse circuler, le remaniement devrait concerner huit à dix postes ministériels et être assorti du redécoupage du périmètre de certains ministères pour illustrer les orientations que Nicolas Sarkozy présentera le 22 juin. Le chef de l'État a déjà expliqué qu'il entendait mettre l'accent sur le développement durable, la réforme des collectivités locales et l'aménagement du territoire. La poussée électorale des écologistes le 7 juin remet au goût du jour la « croissance verte ».Avant les régionales de 2010, qui marqueront, selon certains proches de Nicolas Sarkozy, le véritable « tournant » du quinquennat, le chef de l'État cherche aussi à continuer de jeter le trouble dans l'opposition. Il entend poursuivre « l'ouverture », qui s'est révélé un poison à diffusion lente à gauche. Mais il pourrait jeter aussi ses filets en direction du centre pour accentuer le désarroi au Modem après l'échec de la stratégie de François Bayrou lors du scrutin européen. Michel Mercier, président du groupe centriste au Sénat et trésorier du Modem, pourrait ainsi faire son entrée dans l'équipe Fillon. Marielle de Sarnez, numéro deux du parti centriste, a reconnu avoir été approchée « de manière informelle », mais a assuré qu'elle déclinerait toute proposition.Les radicaux de gauche pourraient être « récompensés » pour s'être désolidarisés du Parti socialiste aux européennes, une stratégie que Nicolas Sarkozy voudrait conforter en 2010, la droite espérant reprendre une dizaine de régions sur les vingt présidées par la gauche depuis 2004. Les noms de Roger-Gérard Schwartzenberg et de Paul Giacobbi, député de Corse, sont fréquemment cités.Défections au PSAu Parti socialiste, où la crise s'est aggravée aux européennes, on s'attend à de nouvelles défections, après celles d'Éric Besson et Bernard Kouchner en 2007. Le nom de Victorin Lurel, président du conseil général de Guadeloupe, circule avec insistance. Tout comme celui de Christophe Girard, adjoint à la Culture du maire PS de Paris, Bertrand Delanoë.Plusieurs ministres seraient sur la sellette, dont Christine Albanel à la Culture, Christine Boutin au Logement, Roger Karoutchi aux Relations avec le Parlement. D'autres pourraient être promus, comme Éric Woerth à la Justice, Luc Chatel à l'Éducation. Alain Juppé pourrait faire son retour au gouvernement. Mais, plus hyperprésident que jamais, Nicolas Sarkozy ne s'interdit pas certains effets de surprise. « Tant que ce n'est pas Claude Guéant qui vous donne les noms, méfiez-vous ! » a coutume de lancer aux journalistes le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand.
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