Les finances du Medef et de l'UIMM fragilisées par la crise

tronatLe Medef ouvrira le bal en soumettant, demain, à son assemblée générale ses comptes 2008 certifiés. Deux jours plus tard, l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) se prêtera, pour la première fois de son histoire, au même exercice de transparence. Réunis par un hasard de calendrier, les deux événements illustrent la volonté des organisations patronales de balayer la suspicion née, fin 2007, de l'affaire de la caisse noire de l'UIMM.Certes, le Medef avait pris un temps d'avance en présentant, dès l'année dernière, un rapport de gestion détaillé, validé par un commissaire aux comptes. Demain, il poursuit son effort en intégrant, en annexe de ses résultats, des éléments sur les organismes qui lui sont directement liés. Mais jeudi, l'UIMM s'efforcera de rattraper son retard. Certifiés par le cabinet Mazard, les comptes 2008 incluront, dans leur périmètre, la « maison mère » du 56, avenue de Wagram à Paris, mais aussi des satellites tels que l'Adase (édition et prestation de service) ou l'UIMM apprentissage-formation (collecte de la taxe d'apprentissage). L'assemblée générale devrait aussi valider des modalités de calcul claires pour les cotisations versées par les chambres territoriales à l'UIMM nationale. En l'absence de règles établies, les contributions peuvent, aujourd'hui, varier d'un à dix pour des territoires de taille équivalente. Les fédérations professionnelles ? autre composante de l'UIMM, mais à titre gratuit jusqu'alors ? seront désormais soumises à des cotisations symboliques, variant de 500 euros par an pour les plus petites à 30.000 euros pour les plus grosses. Prévue pour s'étaler sur cinq ans, cette réforme fait grincer des dents dans les territoires « sous-cotisants ». D'autant qu'elle intervient dans un contexte délicat pour les organisations patronales.ristournesLa crise économique a, en effet, un impact direct sur leurs ressources. D'abord, parce que certaines entreprises adhérentes ont disparu corps et biens. D'autres, qui rencontrent des difficultés de trésorerie, rechignent à payer une cotisation qui ne leur paraît pas prioritaire. À tel point que certaines fédérations envisagent de faire des ristournes ? allant jusqu'à 30 % ? sur les contributions 2009, en puisant dans leurs réserves. Surtout, les cotisations, indexées sur le chiffre d'affaires, la valeur ajoutée ou les effectifs, ont fondu au même rythme que l'activité économique. Et le phénomène ne se réduit pas à quelques secteurs industriels. Les services (informatique, travail temporaire, etc.) sont aussi frappés de plein fouet. Alors que les cotisations représentent l'essentiel de leurs ressources, nombre de fédérations ont réduit leurs dépenses. En janvier, l'UIMM a décidé de travailler sur un budget réduit de 15 % par rapport à l'année dernière. Le coût de l'université d'été du Medef sera, lui aussi, en repli.Placée en bout de chaîne, l'organisation de Laurence Parisot est déjà sollicitée par des fédérations qui souhaitent payer moins que les années précédentes. D'autant que le mode de calcul ? paiement en 2009 sur la base de la valeur ajoutée 2007 ? conduit à un effet de ciseau redoutable. Le comité financier du Medef examine les demandes au cas par cas. Demandes qui devraient s'accumuler à l'approche de 2010, considérée par tous comme l'année noire pour les finances.
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