L'euphorie des marchés trouve un point d'arrêt à Wall Street

Confortées par l'accélération de la hausse de Wall Street dans les dernières heures de la séance de lundi, et par le bond de 14,15 % du Nikkei, les places européennes ont poursuivi sur leur lancée de la veille. Partout en Europe lamise en place progressive des plans de soutien aux banques participait au retour de la confiance. Le CAC 40, comme de nombreux indices, s'adjugeait plus de 5 %, soutenu par la détente des taux du marché interbancaire, avec un Euribor à 3 mois revenu à 5,235, en repli de 8,5 points de base. Et l'ouverture deWall Street témoignait à son tour de la poursuite de l'euphorie. D'autant que le secrétaire au Trésor, Henry Paulson, avait peu de temps auparavant détaillé son plan de sauvetage de 700 milliards de dollars en précisant que les neuf principaux acteurs de la finance de Wall Street avaient déjà happé 250 milliards d'argent public en recapitalisation publique. RETOURNEMENT DU DOW JONES Rares étaient alors les îlots de résistance à ce mouvement de hausse si ce n'est l'indice BEL 20 de la Bourse de Bruxelles, handicapé par la reprise de cotation de Fortis (- 63 %), et la Bourse islandaise, qui a perdu 77,4%à la reprise des cotations suspendues depuis mercredi dernier. Dans l'aprèsmidi pourtant la flambée des indices devait laisser la place à une orientation nettement moins exubérante. Les marchés européens ont été affaiblis par la publication d'indicateurs macroéconomiques alarmants tels que le recul de la production industrielle de 0,7 % de la zone euro en août. Le retour de la conjoncture sur la scène des marchés pesait également aux États-Unis où les inquiétudes sur la consommation influaient sur les valeurs de technologie. Ce qui a conduit le Nasdaq à terminer en nette baisse (voir la séance à Wall Street page 18). L'invitation samedi prochain faite par George Bush à Nicolas Sarkozy, président en exercice de l'Union européenne, et àManuel Barroso, le président de la Commission, pour le rencontrer à Camp David,montre que la crise est loin d'être terminée. ÀWall Street, après un gain de près de 15 % en deux jours, les prises de bénéfices ont été promptes à intervenir sur fond de tension sur la volatilité qui est rapidement revenue à son niveau de la veille : l'indice VIX qui mesure la volatilité implicite du S&P 500 a terminé dans la zone des 55%. Aumoment où les indices américains rendaient leurs gains du jour, le gain du CAC 40 a été ramené à 1,35%, à 3.579,21 points.Les performances des valeurs financières étaient en partie responsables de la moins bonne tenue de l'indice car Dexia a replongé de 15,2 % et BNP Paribas a cédé 5,8%. Toute la journée, les banques françaises se sont relayées pour indiquer qu'elles n'avaient pas besoin de fonds publics ou de faire appel au marché. En outre, si la violence du krach s'est éloignée, "les marchés vont être confrontés à une crise financière qui reste d'actualité", explique Éric Galliègue, stratégiste de Valquant. Selon lui "le risque de défaut de gros hedge funds demeure. Nous craignons toujours les ventes de liquidations, initiées soit par des hedge funds, soit par leurs intermédiaires".
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