Sarkozy suspend les bonus des banquiers

Alors que l'État s'apprête à octroyer aux banques une nouvelle tranche de 10,5 milliards d'euros de capitaux, Nicolas Sarkozy, en déplacement à Vesoul hier, a tenu des propos se voulant rassurants sur les dépenses de l'État : ce dernier « aura reçu fin janvier 300 millions d'euros en rémunérations des garanties et des fonds qu'il a apportés aux banques. Ce sera 800 millions d'ici à la fin de l'année car quand l'État intervient vis-à-vis des banques, ça ne doit pas être un cadeau ». Et pour renforcer son argument, il a annoncé de nouvelles contreparties exigées de la part des banques, en plus de celle de continuer la distribution de crédits à un rythme soutenu. Parmi elles, « l'engagement de suspendre en 2009 les parts variables des principaux cadres dirigeants sur les résultats 2008 me paraît être l'engagement minimal que nos citoyens sont en droit d'attendre ». Si certains patrons ont d'ores et déjà annoncé avoir renoncé à leur bonus (Daniel Bouton, président de la Société Générale, ou Dominique Ferrero, directeur général de Natixis), les autres dirigeants devront avaler l'amère pilule.politique « modérée »Si le président ne rechigne pas à irriter les patrons de banque, il risque de se mettre à dos l'ensemble de leurs actionnaires, qui, non contents d'avoir perdu la moitié de leur patrimoine boursier l'an dernier, se voient fermer toute perspective heureuse du côté des dividendes. Car non seulement la chute du bénéfice des banques pour 2008 va se traduire par une baisse du résultat distribué aux actionnaires, mais, en outre, Nicolas Sarkozy a demandé hier que cette politique soit « modérée ». Certes, il ne prône pas, comme en Grande-Bretagne, la suppression totale des dividendes pour les banques ayant reçu des aides d'État, mais il en limite le volume. En outre, les actionnaires perdront tout espoir de voir le gâteau des bénéfices distribué en moins de parts, puisque le président a annoncé hier « l'interdiction des rachats d'actions ». Autant d'annonces qui, si elles plaisent au citoyen, n'inciteront pas les actionnaires à investir dans les banques françaises. G. L. S.
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