Le chômage partiel sera mieux indemnisé à partir du 1er mai

Il y avait urgence à améliorer l'indemnisation du chômage partiel. Patronat et syndicats membres du bureau de l'Unedic ont donc mis une sourdine à leurs critiques et approuvé, hier, à la quasi-unanimité, la convention conclue entre le régime d'assurance chômage et l'État, qui permettra aux salariés contraints de rester chez eux de percevoir 75 % ? et non plus 60 % ? de leur rémunération brute antérieure. Seule la CFE-CGC s'est abstenue.La convention pourrait entrer en vigueur dès le 1er mai, après son passage, obligatoire mais purement formel, devant le Conseil national de l'emploi le 27 avril. Dès lors, les entreprises ou les branches s'engageront, par convention avec le ministère de l'Emploi, à rémunérer leurs salariés à 75 % de leur salaire brut et à les maintenir dans l'emploi pendant au minimum six mois. En contrepartie, outre le coup de pouce traditionnel de l'État (3,84 euros de l'heure pour les sociétés de moins de 250 salariés et 3,33 euros pour les autres), les entreprises percevront en sus 1,90 euro de l'heure (toujours de l'État) jusqu'à la cinquantième heure, et 3,90 euros de l'Unedic au-delà.Désamorcer les critiquesAlors que les syndicats s'inquiétaient de voir que l'engagement de l'Unedic était limité à 150 millions d'euros pour l'année 2009 (avec le risque qu'il bénéficie aux plus grosses entreprises), Geoffroy Roux de Bézieux, président (Medef) du régime d'assurance chômage, et Annie Thomas, la vice-présidente CFDT, se sont employés, hier, à désamorcer les critiques. Les contreparties demandées aux employeurs en termes d'emploi feront l'objet d'un article en tant que tel dans le texte définitif alors qu'elles n'étaient que dans le préambule dans la première version. Surtout, une clause de revoyure sera insérée afin d'évaluer le type d'entreprise bénéficiaire, dès lors que 70 % de l'enveloppe aura été dépensée. « Il devrait alors être possible de réaffecter les moyens vers celles qui en ont le plus besoin », souligne Éric Aubin de la CGT, qui a validé la convention car des « milliers de salariés vont en bénéficier ».Reste à savoir si les sommes débloquées par l'Unedic suffiront à couvrir les besoins. Le ministère de l'Emploi prévoit, en effet, 80 millions d'heures de chômage partiel d'ici à la fin de l'année, concernant entre 500.000 et 600.000 salariés pour une durée moyenne de 120 heures. Avec le nouveau dispositif, le coût total serait de 778 millions d'euros, pris en charge par l'État (350 millions), les entreprises (244 millions) et l'Unedic (184 millions). Au nom de l'assurance chômage, Annie Thomas indiquait, hier, que « si jamais le tableau se noircit [?] nous verrons s'il faut peut-être 30 ou 40 millions supplémentaires ». Agnès Laurent
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