Numericable a perdu 123 millions d'euros en 2008

câbleNumericable a réuni ses créanciers le 4 juin à Londres, dans les locaux de BNP Paribas, la banque qui a négocié sa dette. À cette occasion, le câblo-opérateur français a présenté ses résultats 2008. Les chiffres présentés diffèrent parfois des résultats dévoilés à la presse le 25 mars. Ainsi, le nombre d'abonnés à Internet est seulement de 830.000 en France (870.000 en incluant les activités au Benelux), et non de 1 million comme indiqué à la presse. Interrogé, le câblo-opérateur explique ainsi cette différence : « Les clients munis d'un décodeur Cable Box bénéficient d'une connexion à 30 mégabits par seconde. Environ 130.000 abonnés des offres double play utilisent cette seconde connexion. » Si ces abonnés ne sont pas comptabilisés dans les chiffres communiqués aux créanciers, c'est officiellement parce que « ces chiffres ne les intéressent pas, car ces abonnés ne correspondent pas au même revenu moyen [Arpu] que les autres » (sic).injection de cashSurtout, le câblo-opérateur a détaillé ses résultats financiers, alors qu'il refuse de le faire auprès de la presse. En incluant le Benelux mais en excluant Completel, le chiffre d'affaires en 2008 n'a crû que de 0,5 %, à 947 millions d'euros, soit moins que prévu au budget (996 millions). Les investissements ont crû de 28 %, à 276 millions. Le résultat net reste déficitaire, à 123 millions.Enfin, les résultats montrent que le câblo-opérateur est très proche des ratio maxima imposés par les clauses de sa dette (covenants). Ainsi, l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) devait être inférieur à 2,49 fois les intérêts nets de la dette : ce ratio a finalement été de 2,45. De même, la dette nette devait être inférieure à 6,3 fois l'Ebitda : ce rapport a finalement été de 6,03. Enfin, le cash-flow généré devait être supérieur aux sommes absorbées par le remboursement de la dette : in fine, ce ratio a été de 1,01, notamment grâce à l'injection de 69 millions d'euros en capital par les actionnaires (les fonds Carlyle, Cinven et Altice). Une injection de cash qui n'était pas destinée à respecter le covenant, assure la direction. « Nous sommes proches des covenants comme les deux tiers des sociétés sous LBO en France », souligne un porte-parole.
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