L'avenir numérique du livre préoccupe les professionnels au Salon de Francfort

La littérature turque, invitée d'honneur de ce soixantième Salon du livre de Francfort, a de beaux atouts à faire valoir. Mais la véritable vedette de cette grand-messe internationale de l'édition, c'est incontestablement le livre électronique. On se pressait hier autour des présentations de ces " livres ", notamment celle de la vedette du genre, le Kindle d'Amazon, disponible aux États-Unis depuis près d'un an. Avec le Reader de Sony, ou le Readius du groupe néerlandais Polymer Vision, le Kindle incarne le " saut technologique " du livre électronique, désormais maniable, léger et puissant et donc attractif pour le grand public. Et l'on commence à s'interroger. " Il faut d'ores et déjà réfléchir aux enjeux techniques, économiques et légaux du livre électronique ", affirme un éditeur allemand, tandis que le président de l'association des libraires d'outre-Rhin, Gottfried Honnefelder, estime que ce support " est une chance pour le marché du livre, car il lui donne une nouvelle dimension ".Le livre électronique est cependant encore dans les limbes. À Francfort, les produits s'y rapportant ne représentent que 2 % de l'ensemble des produits exposés cette année. Il est vrai que les technologies émergent seulement. Et leurs prix sont encore élevés. Le Reader sera lancé le 23 octobre en France (" La Tribune " du 17 septembre), mais n'est pas attendu avant 2009 outre-Rhin. Le Readius, lui, se fait encore attendre, tandis que le Kindle reste pour l'instant limité au marché américain. Du coup, dans un sondage commandé par les organisateurs du Salon du livre, seuls 9 % des 1.000 professionnels issus de 30 pays interrogés attendent que le livre électronique devienne leur source principale de revenu en 2013.La numérisation du contenu est, en revanche, un défi bien actuel. Selon le même sondage, 40 % des professionnels s'attendent à ce que leur chiffre d'affaires issu du numérique dépasse dans dix ans celui issu du livre traditionnel. Il est vrai que le monde du livre est pressé par les géants d'Internet. 41 % des professionnels citent ainsi Google ou Amazon comme " moteurs " de la numérisation du livre, devant les consommateurs (22 %). Mais l'évolution est difficile. Gottfried Honnefelder reconnaît que " le modèle économique traditionnel du livre n'est plus valable seul ". L'éditeur scientifique Fischer en a tiré les conséquences et propose ainsi depuis 2005 toutes ses nouvelles publications sous forme électronique avec la possibilité de choisir des chapitres. Mais les réponses sont souvent plus timides. Sur la plate-forme Internet Libreka, lancée par des éditeurs allemands, 70.000 titres sont ainsi disponibles, mais souvent sous forme d'extraits non téléchargeables. L'évolution vers un site commercial est annoncée mais pas datée.DEUX SUPPORTS " COMPLEMENTAIRES "Le livre imprimé n'est pas mort pour autant. Olaf Ernst, responsable du développement électronique chez Springer, affirme ainsi que, même pour les publications spécialisées, les deux supports sont " complémentaires ". Au point qu'il vient de lancer une offre permettant d'acquérir une copie papier lors de l'achat d'une version électronique, la version imprimée étant disponible dans une librairie. Ce type de test va se multiplier.
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