Le « ? New York Times ? » échappe au traitement de choc

La qualité demeurera le tout premier atout que nous ayons à offrir », affirmait en avril dernier Arthur Sulzberger, président de la New York Times Company et éditeur de son prestigieux quotidien, le « New York Times » (1,04 million d'exemplaires chaque jour, soit 3,6 % de moins qu'il y a un an). Prise dans la tempête comme l'ensemble de la presse américaine, la maison mère du « New York Times » a vu ses recettes publicitaires s'effondrer de 13 % sur l'année 2008.La tendance s'est accélérée sur le premier trimestre 2009, où les revenus publicitaires de ses journaux imprimés ont chuté de 31 %. Conséquence, sur les trois premiers mois de l'année, la New York Times Company a essuyé une perte nette de 74,5 millions de dollars, après une perte de 58 millions de dollars sur l'ensemble de l'année 2008. Le recul est d'autant plus sévère que les recettes publicitaires des sites Internet ont elles aussi commencé leur décroissance. Chez la Times Co. elles ont reculé de 8 % sur le premier trimestre. Or elles représentent l'essentiel des revenus en ligne, l'expérience de l'accès payant lancée en 2005 au « NYT » ayant tourné court. Stoppée au bout de deux ans, elle avait atteint 200.000 abonnements représentant environ 10 millions de dollars de recettes annuelles. Fort aujourd'hui de plus de 20 millions de visiteurs uniques, le site du « New York Times » reprend la réflexion sur le micropaiement et les espaces payants.réductions de coûtsMais sans attendre ces nouvelles recettes, les réductions de coûts sont à l'ordre du jour. Et dans la série de mesures prises ces derniers mois, le vaisseau amiral semble à l'abri tandis que d'autres actifs de l'empire sont passés à la paille de fer ou vendus. Le quotidien aux 101 prix Pulitzer ne voit point de salut sans la qualité éditoriale. On se serre tout de même la ceinture et les salariés ont concédé une baisse de 5 % des salaires. Mais le groupe n'a pour le moment pas demandé de nouvelles concessions à ces « privilégiés » qui sont quelque 1.300 sur un total de 9.300 salariés.En revanche, la NYT Company a déjà vendu des actifs, comme le quotidien régional « Times Daily » (27.000 exemplaires), et cherche à céder d'autres de ses titres régionaux. Sa participation de 17,8 % dans une société actionnaire de l'équipe de base-ball, Boston Red Sox, et England Sports Network, une chaîne de sport régionale, est également sur le marché.La pression s'exerce davantage sur le « Boston Globe » (302.000 exemplaires, en baisse de 13,6 %) et ses 50 millions de dollars de perte en 2008. Le titre racheté en 1993 pour 1,1 milliard de dollars devrait enregistrer une nouvelle perte de 85 millions en 2009. Sous la menace d'une fermeture pure et simple, l'ensemble des syndicats du journal négocie, depuis plusieurs mois, un plan d'économie de 20 millions de dollars. Neuf jours après le rejet du plan par le principal syndicat, ses 600 adhérents vont subir, dès cette semaine, une réduction de salaire de 23 %. Dans ce climat, la vente du « Globe » semble décidée et Goldman Sachs aurait été mandatée. Les premières offres sont attendues dans les semaines à venir.un prêt convertiblePour desserrer la contrainte financière, le groupe qui édite aussi l'« International Herald Tribune » a obtenu, en janvier, un prêt convertible de 250 millions de dollars du richissime homme d'affaires mexicain Carlos Slim. Le 19 février, le conseil d'administration a suspendu le paiement de dividendes afin d'économiser 34,5 millions de dollars. Un mois plus tard, c'est au tour du siège du « NYT », construit par l'architecte Renzo Piano, d'être mis en crédit-bail pour 225 millions de dollars. Des mesures qui redonnent des marges de man?uvre, mais laissent sans réponse les questions sur l'avenir du quotidien payant. nFort de plus de 20 millions de visiteurs uniques, le site du « New York Times » reprend la réflexion sur le micropaiement.
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