« Les Lascars »  : du petit au grand écran

Cinéma« Je crache plus par terre, je traite plus les mères, je traverse au petit bonhomme vert » : les paroles de la chanson des « Lascars », le film d'animation qui sort dans quelque 300 salles aujourd'hui, donnent le ton. Les « Lascars » se veulent une vision drôle et généreuse des jeunes de banlieue, ici Condé-sur-Ginette, et de l'univers des cultures urbaines : tag et hip-hop (lire page 29). Avant d'arriver sur grand écran, les « Lascars » sont apparus en 2001 sur Canal Plus, en série de 30 sketches de 1 minute. En 2007, faute d'avoir trouvé une chaîne prête à diffuser des épisodes d'une demi-heure, 30 nouvelles minutes des « Lascars » reviennent sur Canal Plus.le piratage, positif ?Entre-temps, la vidéo sur Internet et mobile avait explosé. Le créateur de la série, surnommé El Diablo, a lui-même posté un épisode sur le site de partage vidéo Youtube. Depuis, les aventures des « Lascars » ont essaimé sur la Toile, de façon sauvage. Elles se téléchargent aussi sur les mobiles d'Orange. Selon Roch Lener, dont la société de production Millimages a acquis les droits des « Lascars » en 2001, plus de 15 millions d'épisodes ont été visionnés sur le site Dailymotion depuis janvier. Il existe des versions pirates en allemand, en arabe, en créole? Cette notoriété souterraine se convertira-t-elle en entrées au cinéma ? « On verra si le piratage aura eu un effet positif », s'interroge le producteur, dont la filiale Bac Films distribue le film.Pour réunir le budget du long métrage ? 7,5 millions d'euros ?, Millimages a reçu un apport en coproduction (de 2 millions d'euros) du studio cinéma d'Orange, Studio 37, de France 2 Cinéma, et d'un producteur allemand, Toons'n'Tales. Canal Plus a investi un montant limité en préachat (de l'ordre de 350.000 euros). Au risque, si le film dépasse 500.000 entrées, de devoir acquitter la prime au succès prévue dans ses accords avec le cinéma français, et qui peut représenter un complément significatif, selon le producteur. À partager entre l'ensemble des coproducteurs, y compris le Studio 37 de son rival Orange. Isabelle Repito
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