Le régime iranien tient bon face à la mobilisation

Le régime iranien, confronté au plus fort mouvement de contestation depuis la révolution islamique de 1979, ne montre pour l'instant aucun signe de fébrilité. Les partisans de Mir Hossein Moussavi ont de nouveau manifesté hier après un premier rassemblement monstre de plusieurs centaines de milliers de personnes. Le leader de l'opposition avait pourtant appelé ses partisans à ne pas manifester. Le Conseil des gardiens s'est dit prêt à procéder à un nouveau décompte partiel des bulletins de vote, mais a exclu une nouvelle élection.La mobilisation, qui ne faiblit pas, ne semble pas inquiéter outre mesure le régime, comme en témoigne la participation, hier, de Mahmoud Ahmadinejad à un sommet des pays émergents en Russie. La contestation, il est vrai, ne vise pas directement le régime islamique, mais la fraude qui entache l'élection présidentielle. Le fossé entre les camps des conservateurs et des réformateurs se creuse chaque jour un peu plus. Mir Hossein Moussavi, dont le retour est spectaculaire après vingt ans d'absence, bénéficie du soutien de dissidents religieux influents.appel aux jeunesLe grand ayatollah Hossein Ali Montazeri, un temps pressenti pour succéder à Khomeiny, a appelé les jeunes à poursuivre leurs manifestations, tandis que l'ancien président Mohammed Khatami (1997-2005) soutient aussi la campagne de Mir Hossein Moussavi. Le candidat malheureux à la présidence en 2005 Akbar Hachemi Rafsandjani s'est également rapproché de l'opposition réformatrice. Ce conservateur pragmatique est notamment à la tête de l'influent Conseil de discernement, le plus haut conseil d'arbitrage.Les critiques de la communauté internationale sont montées d'un cran après la mort, lundi, de sept civils. « La voix du peuple doit être entendue, pas étouffée », a déclaré hier Barack Obama, qui a fait part de ses « profondes inquiétudes ». De son côté, Nicolas Sarkozy a estimé, en marge des obsèques du président gabonais Omar Bongo, que « l'ampleur de la fraude » est « proportionnelle à la violence de la réaction ».
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