Le moral des dirigeants de PME tombe au plus bas depuis la récession de 1993

Les PME sont en première ligne. Selon le baromètre réalisé par Ipsos pour La Tribune-LCL-iTélé mesurant la confiance des dirigeants de PME daté d'octobre, le durcissement des conditions d'accès au crédit bancaire, dans le sillage de la crise financière, est déjà palpable. En effet, 49 % des chefs d'entreprise interrogés constatent un accès plus difficile au crédit bancaire. Problème, le plan gouvernemental de 22 milliards d'euros destiné à éviter que le robinet du crédit ne s'assèche pour les PME est jugé insuffisant par 49 % des dirigeants.Cette restriction des crédits tombe mal pour les PME qui, disposant de trop peu de fonds ­propres pour pouvoir autofinancer leurs investissements, n'ont que cette solution pour se développer, investir, embaucher et innover, ou tout simplement pour pouvoir gérer leur trésorerie.Cette crainte de manquer d'argent frais déteint assez naturellement sur le moral des chefs d'entreprise. L'indice synthétique du baromètre La Tribune-LCL-iTélé poursuit sa chute en octobre (- 1 point) pour atteindre 97, ce qui représente un plancher depuis juin 1993. Un moral déjà plombé par le très net ralentissement de l'activité observé depuis le début du deuxième trimestre, dû en grande partie à un effondrement continu de la demande. Que ce soit celle en provenance de la grande consommation, des grandes entreprises ou des PME, la demande adressée aux PME recule nettement en octobre. Seule la demande en provenance de l'étranger reste stable.Au regard de cette conjoncture délicate, comment s'étonner de la forte réduction des embauches et de l'investissement des PME ? " Les achats d'équipements touchent un plus-bas historique depuis la création du baromètre en 1992 ", constate Yves Fradier, directeur de clientèle chez Ipsos.DEGRADATION DES CAPACITES DE PRODUCTIONÀ moins d'une surprise, la prochaine enquête trimestrielle de conjoncture dans l'industrie publiée par l'Insee, qui sera dévoilée le 28 octobre, devrait donc confirmer la dégradation du taux d'utilisation des capacités de production entamée à l'automne dernier. Celui-ci est passé de 86,4 % à 84,4 % entre octobre 2007 et avril dernier, selon l'Insee. Dévoilées le 14 novembre prochain, les prévisions annuelles de progression de l'investissement devraient également être révisées à la baisse. Pour l'instant, l'Insee vise une augmentation de l'investissement de 6 % cette année.Dans ce contexte plus que morose, on comprend que les PME jugent assez favorablement les efforts déployés par le gouvernement en leur faveur. C'est d'ailleurs la seule composante du baromètre La Tribune-LCL-i-Télé qui progresse en octobre. Même si le plan de 22 milliards ne séduit pas la majorité des chefs d'entreprise, la réduction prochaine des délais de paiement, le report des cotisations chômage et l'éventuelle création d'un Small Business Act (SBA) européen sont en effet de nature à leur redonner confiance.Cadrer les 22 milliards" L'État signera une convention avec les banques avant la fin du mois pour s'assurer que les 22 milliards d'euros destinés à soutenir le financement des PME leur soient bien transférés ", a indiqué hier Hervé Novelli. le secrétaire d'État chargé des PME. Sur cette somme, 5 milliards de prêts et garanties Oseo sont déjà à disposition des banques, 8 milliards provenant de la collecte du Livret de développement durable le sont depuis hier, et les 9 milliards venant du Livret d'épargne populaire le seront le 21 octobre. Oseo a par ailleurs indiqué que le numéro vert (0810.00.12.10) mis en place pour informer les entreprises avait reçu 1.826 appels et que 500 e-mails avaient été adressés à son site Internet en une semaine.
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