Les fabricants de mobiles se mettent aux petits prix

La récession est sur toutes les lèvres au Congrès mondial du mobile de Barcelone, la plus grosse manifestation de l'année pour la profession. Équipes plus réduites envoyées sur place, salles de conférences sous-dimensionnées, moins de publicité dans la ville : les exposants et les organisateurs ont légèrement réduit la voilure cette année. Surtout, le discours des grands acteurs de la téléphonie mobile s'est mis à l'heure de la crise économique.Pas un dirigeant ne commence son allocution sans aborder le sujet douloureux des « conditions très difficiles de marché. » Vodafone, le premier opérateur mobile au monde en chiffre d'affaires, a ainsi annoncé le lancement du « téléphone le plus accessible » qu'il ait jamais vendu : un appareil très basique GSM au petit écran noir et blanc, destiné aux marchés émergents, son principal gisement de croissance où le ralentissement de la demande s'est fait brutalement ressentir l'an dernier. Plus au meilleur prixLe directeur général de Vodafone, Vittorio Colao, a reconnu que, dans les pays développés, si les télécoms sont traditionnellement une activité résistant plutôt bien à la crise, la montée du chômage et la tendance à repousser les achats de renouvellement de téléphones étaient les deux éléments pouvant « impacter profondément le secteur ». À ces deux problèmes, il n'y a qu'une réponse selon lui : « un bon rapport qualité prix » avec plus de services, de contenus, d'applications, etc.Nokia aussi tient un discours de crise. Il assure offrir « la solution antirécession » avec deux nouveaux modèles de téléphones multifonctions, les E75 et E55, dotés de programmes de messagerie clés en main et à un prix abordable. « L'heure est à l'efficacité, ce qui ne signifie pas seulement réduire les coûts. L'efficacité consiste à faire plus avec moins et à se concentrer sur l'indispensable », explique Kai Oistamo, le directeur général en charge des terminaux chez Nokia. Sans passer par un serveur propriétaire comme celui des BlackBerry du canadien RIM, « en accédant directement à Microsoft Exchange et à IBM Lotus Notes, les entreprises peuvent réduire leurs coûts d'exploitation d'un tiers puisque aucun serveur supplémentaire n'est nécessaire », fait-il valoir.De son côté, Samsung, le numéro deux mondial, mise tout sur les tactiles, déclinés pour tous les profils et les budgets. Au risque de paraître présomptueux, il assure que « malgré les temps très difficiles », il sera en croissance cette année, même si le marché devrait reculer de 10 %, car il promet que ses produits seront « compétitifs ». Delphine Cuny, à Barcelone
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