Un ennemi commun

Cette entente inattendue cristallise l'alliance des faibles contre l'ennemi commun : BNP Paribas. « Son arrogance aide ses ennemis à s'entendre », remarque ce proche de la Société Générale qui rappelle les coups bas de sa rivale après l'affaire Kerviel. Depuis 1999 et la tentative avortée de BNP de racheter la Société Générale, la banque rouge et noire a persisté dans sa stratégie d'indépendance. Du coup, certains de ses dirigeants et salariés ont une haine farouche contre la banque de la rue d'Antin. Au Crédit Agricole, BNP Paribas est considéré comme le grand concurrent sur le crédit à la consommation, la gestion d'actifs, la conservation de titres ou l'assurance. Mais la banque verte nourrit une véritable détestation à son encontre depuis 2002. À l'époque, Crédit Agricole détient 10,5 % du Crédit Lyonnais et doit logiquement racheter la part de l'État (10,9 %). Mais Bercy décide de mettre sa participation aux enchères. Signe de bonne entente, Société Générale prévient Crédit Agricole qu'elle va faire une offre à un prix non agressif, préférant que le Lyonnais tombe entre les mains plutôt que dans celles de BNP Paribas qui la convoite également. Mais la banque de Michel Pébereau surenchérit de 32 % et remporte la mise obligeant in fine le Crédit Agricole à surpayer le Crédit Lyonnais. Cet épisode est toujours resté en travers de la gorge de la Banque verte. En janvier dernier, les dirigeants de BNP Paribas se sont désolidarisés des autres banques françaises en décidant de renoncer à leur bonus sans les prévenir; ce qui a fortement irrité Crédit Agricole et Société Générale.
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