Les fonds d'investissement, toujours aussi riches, sont pris dans le piège du LBO

L'arrêt de l'industrie du LBO ne serait-il qu'une illusion ? Les chiffres du cabinet Private Equity Intelligence (Preqin) pourraient le laisser penser. La preuve ? En 2008, le volume mondial des levées de fonds n'a que très légèrement marqué le pas : 554 milliards de dollars (418 milliards d'euros), contre 625 milliards un an plus tôt. L'année était même partie sur des bases bien supérieures à celles de 2007 (+ 33 % au premier trimestre). TPG, qui a été le leader mondial des levées de capitaux en 2008, a clos son fonds TPG Partners VI à 19,8 milliards de dollars, un chiffre similaire à ceux qui avaient cours pendant le pic des années 2006 et 2007.ralentissement flagrantEn fait, pour constater que l'industrie du capital-investissement se contracte, il faut observer les investissements effectivement réalisés par les fonds. À cette aune, le ralentissement est flagrant. À l'échelle mondiale, 89,4 milliards de dollars ont été investis en 2007 dans des opérations de LBO, selon Thomson Reuters. En 2008 ? 65,5 milliards, soit une chute de 26,7 %. Pis, selon une étude du fonds d'investissement Bridgepoint, en 2008 en Europe, l'industrie du LBO a enregistré un net repli : de plus de 61 %, la valeur totale des opérations reculant à 73 milliards d'euros, contre 184,9 milliards l'année précédente.Certains fonds ont joué un rôle bien plus important que d'autres dans la naissance de ce phénomène. Selon Thomson Reuters, Carlyle, qui était le premier fonds de LBO en 2007 avec 14,22 milliards de dollars investis, est passé deuxième avec? 2,72 milliards. C'est Warburg Pincus (3,85 milliards de dollars), septième en 2007, qui occupe désormais la première place. Blackstone, deuxième en 2007, n'apparaît plus dans les vingt premiers. Dans le classement, aucun français ne figure, alors qu'ils étaient deux en 2007 (Eurazeo et Axa Investment Managers).Si les investissements dans le LBO chutent à ce point, c'est parce que les fonds sont handicapés par le système dont ils ont profité pendant des années. Les montages de LBO nécessitent en effet un recours à la dette important, condition sine qua non à la création d'un effet de levier. Si les banques ne prêtent plus cette dette, il n'y a plus d'opérations. D'après le cabinet Preqin, la « dette reviendra » mais pas « aux niveaux de 2006 et 2007 ». En attendant, les fonds propres détenus seront alloués vers d'autres « niches du capital-investissement », comme les fonds de fonds ou la restructuration.Dommage car les rendements du LBO sont presque imbattables. De 15,2 % en moyenne pour les fonds existants. Le plus performant de la planète, un fonds clos en 2007, apporte un retour sur investissement de 436,52 %. A. M. Alexandre Madde
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