Satisfait du dialogue social, Sarkozy veut des syndicats « responsables »

Rompant avec la tradition des v?ux aux Forces vives de la nation, le chef de l'État a reçu hier à l'Élysée les partenaires sociaux pour ce traditionnel rendez-vous de début d'année. Devant un parterre de représentants des cinq confédérations syndicales dites représentatives (CGT, CFDT, FO, CGE-CGC et CFTC) et des trois organisations patronales (Medef, CGPME et UPA), Nicolas Sarkozy a tout d'abord tenu à « remercier » les partenaires sociaux pour « l'ampleur de la tâche [?] accomplie en 2008 ».Après avoir détaillé les thèmes abordés par les partenaires sociaux, à savoir le chômage partiel, la convention de reclassement personnalisé, la prévention et le traitement des restructurations, la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, la formation professionnelle et l'assurance chômage, le président de la République a précisé que « ce rythme ne doit pas se ralentir en 2009 car l'impact social de la crise devrait progressivement se révéler ». Rappelant par ailleurs que « la France a besoin de partenaires sociaux qui soient forts, écoutés, respectés et responsables », il a également prévenu que « ceux qui ralentissent les réformes en porteront les responsabilités ». relations directesEnfin, Nicolas Sarkozy est revenu sur la crise qui ne « doit pas être un prétexte pour ralentir les réformes » et « nous incite à refonder le capitalisme sur une éthique ». Cette refondation « passe par l'encadrement des modes de rémunération des dirigeants », ainsi que par une responsabilisation de ceux qui « bénéficient du soutien public », a-t-il indiqué. « Je veux par conséquent qu'il n'y ait plus d'aides publiques sans contreparties [?]. Plus généralement, je veux que les comités d'entreprise soient informés et consultés au sujet de toute nouvelle aide publique », a-t-il dit hier, reprenant une idée défendue par Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO. Le style, la personnalité, le discours du chef de l'État ne laissent pas les leaders syndicaux de marbre. « Les relations avec le président sont directes, franches et plus fréquentes qu'avec ses prédécesseurs, en particulier parce qu'il s'occupe de tout », confie François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, à « La Tribune ». « Le pouvoir s'est concentré à l'Élysée », confirme Jean-Claude Mailly. Pour lui, le fait que « le chef de l'État ait organisé trois réunions à bâtons rompus en deux mois avec les cinq leaders syndicaux, c'est peu fréquent ». Bernard Van Craeynest, président de la CFE-CGC, apprécie les fréquentes « réunions thématiques et les tête-à-tête.C'est bien, car cela permet d'échanger sur différents sujets ». Surtout que le « contexte de crise l'exige aujourd'hui », poursuit Jacques Voisin, président de la CFTC. Tous doivent se revoir au mois de février pour élaborer l'Agenda social 2009.Isabelle Moreau
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