Deux mois pour mettre la LGV Tours-Bordeaux sur les rails

La ligne ferroviaire à grande vitesse entre Tours et Bordeaux?? C'est la star du plan de relance français, un chantier estimé à 7,5 milliards d'euros, que le gouvernement s'est engagé à lancer dès 2011, pour une mise en service vers 2016. Mais ce calendrier est mis à mal par le bouclage laborieux du protocole d'intention de financement public entre l'État et les collectivités locales, appelés à apporter ensemble la moitié des fonds, soit près de 3,7 milliards. Le gouvernement, qui tente de rassembler les accords de principe des 55 collectivités concernées, souhaitait au départ boucler cette étape fin 2008. Elle le sera vraisemblablement mi-juin. Sur ordre du Premier ministre, François Fillon, les préfets de région ont deux mois pour vaincre les réticences des acteurs de leur circonscription. Cette mission sera annoncée cette semaine par le coordinateur territorial du projet, le préfet d'Aquitaine, Francis Idrac, auteur d'un récent bilan, resté confidentiel, de ces négociations locales.Pour l'heure, « 77 % des collectivités ont validé leur participation, 16 % mettent sur la table des conditions excessives et 7 % nous répondent par la négative », révèle à « La Tribune » le secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau. Le conseil régional de Poitou-Charentes présidé par Ségolène Royal, qui devrait apporter une centaine de millions d'euros (sur la base du protocole d'intention de décembre 2008), bloque toujours. Les conseils généraux des Landes (40 millions), des Hautes-Pyrénées (20 millions) et des Deux-Sèvres (24 millions), la communauté d'agglomération Bayonne-Anglet-Biarritz (29 millions) ou encore celle de Niort (9 millions) manquent à l'appel ou formulent des exigences « impossibles à satisfaire », selon le secrétaire d'État. Il manquerait plus de 220 millions d'euros, sur 1,8 milliard que ces collectivités doivent apporter.garantie de l'étatCette étape est pourtant un « message essentiel pour les entreprises privées », note Dominique Bussereau. La LGV Tours-Bordeaux étant le premier partenariat public-privé en concession, le partenaire retenu (Bouygues, Vinci et Eiffage sont en lice) apportera près de 3 milliards d'euros et assurera une partie des risques commerciaux. Le gestionnaire Réseau Ferré de France (RFF) complétera le budget. « Nous n'avons aucun doute sur le maintien des consortiums privés lors du second tour de l'appel d'offres, qui sera lancé par RFF cet été ou à la rentrée », annonce Dominique Bussereau. « Ce chantier ferroviaire est le plus grand d'Europe et bénéficiera du meilleur taux d'exploitation, en France, après Paris-Marseille?! » insiste-t-il. Et la garantie de l'État prévue par la loi de finances rectificative pour 2009 « sera bien applicable à ce projet ». Reste à savoir dans quelle proportion, les candidats espérant le maximum, soit sur 80 % des financements. Quoi qu'il en soit, le choix du partenaire privé dès la rentrée 2009, comme prévu, semble impossible. nles collectivités locales et l'état sont appelés à apporter la moitié des fonds.
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