Aline Robert soixante dollars, bis. Le baril de pétrole coté...

Aline Robert soixante dollars, bis. Le baril de pétrole coté à New York a touché hier matin un plus-haut depuis la mi-novembre à 60,48 dollars, signant sa deuxième incursion au-delà des 60 dollars en l'espace d'une semaine, avant de se replier de 0,41 % à 58,79 dollars pour le WTI. Un sursaut que les motifs fondamentaux peinent à expliciter. Certes, le facteur géopolitique est en train de revenir sur le devant de la scène avec notamment des incidents dans le delta du Niger qui rappellent de possibles interruptions de la production. Aucune réelle inquiétude ne pèse pourtant sur l'offre, au contraire : entre les capacités de l'Opep non utilisées et les 62,5 jours de consommation qui stagnent dans les cuves de l'OCDE, les pompes sont loin de se tarir.La hausse du pétrole trouve en revanche ses racines dans les liens étroits que les différentes classes d'actifs entretiennent depuis la crise financière. Le baril suit de très près l'évolution des marchés actions, et grimpe au moindre espoir de réveil de l'économie mondiale. Or, « les matières premières, contrairement aux actions, ne se valorisent pas par rapport à des flux futurs, mais par rapport aux conditions présentes », rappelle Harry Tchilinguirian, responsable de la recherche sur le pétrole chez BNP Paribas. Aucune raison, donc, pour que les échanges se fassent à des cours qui ne reflètent pas la réalité physique de l'offre et de la demande. Sauf que la demande se décompose aujourd'hui en deux volets : consommation immédiate d'une part, thésaurisation de l'autre. Si la planète brûle de moins en moins d'or noir, elle continue de stocker une bonne partie de la production. Tout simplement parce que le baril pour livraison dans six mois se traite plus cher qu'un baril pour livraison immédiate. Même si cet écart de prix a tendance à baisser, les compagnies pétrolières, ainsi que les spécialistes du trading qui disposent de capacités de stockage, continuent de se faire de l'argent facile en conservant du carburant, notamment sur l'eau. Mais ces supertankers représentent une épée de Damoclès pour les cours du pétrole : dès qu'ils seront remis sur le marché, le baril risque de flancher sérieusement. « La grande question, c'est combien de temps les stocks vont-ils rester à ce niveau », remarque Harry Tchilinguirian, soulignant que l'essentiel des positions à terme ont été prises en décembre et en janvier, pour six mois. Les barils stockés risquent donc de revenir sur le marché prochainement, ce qui fera rechuter les cours. Et ce, avant qu'ils ne redémarrent sur des motifs plus concrets que la hausse des marchés actions.Dans ce contexte quelque peu perturbé par l'effet stockage, l'Opep, qui se réunira jeudi prochain, devrait éviter d'intervenir sur le niveau de l'offre. Les experts attendent, au mieux, un coup de semonce de la part de l'Arabie Saoudite à l'égard des membres du cartel qui ne respectent pas leurs quotas. nLes larges réserves de pétrole stockées depuis six mois pourraient faire chuter le baril qui a coté jusqu'à 60,48 dollars hier.Le pétrole repasse la barre des 60 doll
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