Marché obligataireDes bilans assainis facilitent les émissio...

Marché obligataireDes bilans assainis facilitent les émissions de dettePar Gaël VautrinDans un contexte de refinancement massif des entreprises depuis le début de l'année, toutes ne partent d'un même pied d'égalité dans cette quête de liquidités. Si les grands noms du secteur des services publics (utilities) se sont sans mal adressés au marché obligataire pour prévenir des lendemains difficiles, d'autres n'ont pas bénéficié de cette facilité.Et pour cause, à la défaveur d'une brusque dégradation de la conjoncture économique mondiale sur la fin de l'année 2008, nombre de sociétés ont vu leurs notations dégradées par les agences de rating, réduisant par là même leur chance de pouvoir frapper à la porte de ce marché. Ne leur restait plus qu'une nécessaire et préalable augmentation de capital afin de renforcer leur bilan, passage obligé pour se tourner vers les liquidités du marché obligataire.« D'une manière générale, les augmentations de capital ont un effet positif sur les notations. Ça a été le cas pour Lafarge, qui est l'une des seules sociétés en France à avoir vu sa perspective revue à la hausse par Standard and Poor's cette année à la suite de cette opération », souligne Félix Orsini, responsable de l'origination dette entreprises françaises à la Société Généralecute; Générale. L'exemple du cimentier est d'autant plus probant que ce dernier a réalisé mardi une émission obligataire de 1 milliard d'euros à 5 ans et en a émis une autre hier de 750 millions de sterling hier à 8 ans. Dans le même sens, après avoir levé 3,2 milliards de dollars auprès de ses actionnaires, ArcelorMittal a émis la semaine dernière 2,25 milliards d'obligations toujours en dollars.Faut-il pour autant voir dans l'ensemble des sociétés qui ont procédé à des augmentations de capital depuis le début de l'année d'éventuels prétendants au marché obligataire ? Pas forcément. Certes, parmi les ténors du CAC 40, Saint-Gobain, qui a aussi procédé à une augmentation de capital, a récemment ? le 7 mai ? réalisé une émission de 150 millions d'euros. Reste qu'au regard du milliard d'euros émis en janvier, ce dernier ne souffrait a priori pas de problèmes de rating et d'accès au marché obligataire.« Il est difficile de généraliser, tempère Jean-Marc Giraud, responsable mondial global capital markets à la Société Généralecute; Générale. Certaines entreprises ont besoin de faire des augmentations de capital sans pour autant que ce soit un préalable nécessaire à une émission obligataire. » Citant le cas d'un Lafarge ou d'un ArcelorMittal, ce dernier précise qu'il s'agit aussi pour ces groupes d'essayer de peser sur l'évolution de leur CDS. « Le fait d'aller chercher des ressources financières à long terme contribue à faire baisser les CDS et crée une dynamique vertueuse », explique Jean-Marc Giraud. Au final, la problématique de refinancement ne résiderait pas tant dans la nature du marché sollicité que dans celle de leurs ressources « court et long terme : la dette bancaire d'une part, et les marchés de capitaux d'autre part », résume Félix Orsini. nLafarge a dû recourir à une augmentation de capital pour émettre sur l'obligataire. Une problématique difficile à généraliser.
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