Petit millésime pour

Aéronautiqueil s'annonçait morose. Il l'a été. Le 48e salon aéronautique du Bourget, qui fermera ses portes demain soir, ne restera pas dans les annales pour l'ampleur des contrats annoncés. Les commandes fermes (celles qui font l'objet d'un acompte et entrent dans le carnet de commandes) d'Airbus, Boeing, ATR, Bombardier, Embraer et Sukhoi tournent autour de 130 appareils seulement, pour un montant d'environ 8 milliards de dollars au prix catalogue. En comparaison, la valeur des contrats annoncés il y a un an au salon de Farnborough par Airbus et Boeing s'élevait à 64 milliards.Dans cette grisaille, Airbus a été le plus actif au Bourget. L'avionneur européen a engrangé 58 commandes fermes, d'une valeur de 6,4 milliards de dollars au prix catalogue. Et 69 au titre de lettre d'intention ou de protocole d'accord, dont deux signées hier (Paramount pour 10 A321 et autant d'options ; et Turkish Airlines pour 7 A330). Le directeur commercial d'Airbus, John Leahy, pour qui ce salon a été « meilleur que prévu », s'est déclaré confiant sur le fait de les convertir rapidement en contrats fermes. Il a confirmé l'objectif de 300 commandes en 2009 (hors annulations). Pour l'heure, l'avionneur européen en totalise 90. Mais, en tenant compte des annulations, ses commandes nettes s'élèvent à 71. Une performance largement supérieure à celle de Boeing qui, après les trois avions commandés au Bourget, fait état de 13 commandes nettes.Le russe Sukhoi, qui dévoilait son avion régional Superjet, a fait bonne figure sur le plan commercial. Les 24 exemplaires achetés par Avialeasing portent à 122 le nombre de commandes pour cet appareil qui entrera en service à la fin de l'année.équipementiers sceptiquesMais, derrière la faiblesse de ces annonces, s'est jouée, en coulisses, une étonnante divergence de points de vue sur les prévisions de livraisons entre les avionneurs, plutôt optimistes, et les fournisseurs, beaucoup moins. « J'ai observé à ce salon une grande dépense d'énergie des gens d'Airbus et de Boeing pour assurer que leurs prévisions étaient robustes », explique Jeff Turner, le PDG de Spirit. Le débat ne porte pas sur 2009, qui devrait se solder par environ 960 livraisons par Airbus et Boeing, mais sur 2010. Les avionneurs, qui affirment percevoir des signes de reprise, maintiennent des rythmes de production très élevés. Les équipementiers sont très sceptiques. Pour eux, l'impact de la crise sur les compagnies aériennes est tel qu'il peut remettre en question les cadences de production aujourd'hui prévues.
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