Heureux comme un salarié de BNP Paribas. La banque a mis en place, depuis la fin du mois de mai, un plan de départs volontaires dans ses activités de banque d'investissement. Au total, BNP Paribas souhaite supprimer 204 postes en France dont une quinzaine dans les activités de dérivés de taux, une quinzaine dans les dérivés actions, ainsi qu'environ 80 dans la filiale d'arbitrage. Même si le plan se termine en septembre, il ne suscite pas beaucoup d'enthousiasme. Un mois et demi après son ouverture, « il y a eu moins de 5 départs », explique un responsable syndical « et il n'y en aura pas beaucoup plus ». La banque n'a pas souhaité faire de commentaire.Mais les salariés de BNP Paribas ne semblent pas avoir envie de quitter leur banque. Certes, les conditions financières de départs sont moins généreuses que chez Dexia ou Natixis, mais elles restent intéressantes. Elles varient en fonction de l'ancienneté. La banque a voulu privilégier le départ des trentenaires puisque, entre la 6e et la 10e année d'ancienneté, ils disposent de 3 mois de salaire par an ! Avant, BNP Paribas verse 0,5 mois et, au-delà de la 10e année, 1 mois par an. Le montant total des indemnités est limité à 22 mois de salaire. Mais il semble que ces indemnités ne soient pas suffisantes pour inciter ces salariés à partir. Il faut dire que, dans la conjoncture actuelle, il est quasiment impossible de trouver un poste dans une banque d'investissement ? sauf à être un haut dirigeant. Un deuxième facteur important explique cette inertie. Si ces 204 postes seront, quoi qu'il arrive, supprimés, BNP Paribas s'est engagé à reclasser dans le groupe les salariés qui auront décidé de rester. Les salariés estiment qu'ils n'ont aucune raison de partir alors que la banque est l'une de celles qui a le mieux géré la crise dans le monde. À l'étranger, la banque est en train de supprimer 600 postes. Selon plusieurs sources, ces salariés, notamment à New York, n'ont pas été aussi choyés que les Français, et ont été poussés dehors sans beaucoup de précaution.

latribune.fr

31 Juill 2009, 1:43

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