AfriqueL'histoire dira si la disparition d'Omar Bongo a ouvert une nouvelle ère démocratique au Gabon. L'organisation d'une élection présidentielle anticipée après le décès, le 8 juin à Barcelone, du doyen des chefs d'État africains suscite une effervescence sans précédent dans ce pays dirigé quarante et un ans durant par un seul homme.Une quinzaine de Gabonais ont déjà manifesté leur intention de participer à l'élection du 30 août. La nature du scrutin ? un seul tour, le plus gros score l'emporte ? suscite les vocations.l'opposition présenteAli Ben Bongo Ondimba, le fils aîné d'Omar Bongo, a reçu l'investiture du Parti démocratique gabonais (PDG) dont il est le vice-président. S'il a le soutien de Robert Bourgi, un avocat qui a l'oreille de Nicolas Sarkozy, l'Élysée se défend d'avoir un candidat. L'opposant historique, Pierre Mamboundou, fait également partie des prétendants. Il a demandé, sans succès, un report de l'élection afin de nettoyer les listes électorales. Le dernier postulant à être entré dans la course est l'ancien ministre de l'Intérieur, André Mba Obame. Il a annoncé sa candidature vendredi de Barcelone où s'est éteint Omar Bongo. De passage à Paris, il revendique l'héritage d'Omar Bongo, qu'il considère comme « un père spirituel ». Il affirme vouloir mettre un terme à la corruption en raison de « l'impunit頻 qui prévalait jusqu'ici. Mais hors de question de se « livrer à une chasse aux sorcières » qui risquerait de faire « imploser le pays ».André Mba Obame entend toutefois revoir le processus de l'attribution à deux sociétés chinoises, la CMEC et Sinosteel, du gigantesque gisement de fer de Belinga. Il promet que, s'il est élu, « le problème sera remis sur la table ». « Belinga, c'est le projet du siècle pour le Gabon », estime-t-il. Et de promettre un nouveau tour de table qui permettrait d'associer de nouveaux partenaires, y compris français, au développement du gisement. Xavier Harel

latribune.fr

31 Juill 2009, 1:38

Partager :