Hillary Clinton amorce un nouveau dialogue avec la Chine

Tristan de Bourbon à Pékin Hillary Clinton a entamé hier soir en Chine l'étape la plus attendue de son voyage inaugural en Asie. Ses trois jours pékinois permettront à la secrétaire d'État américaine de rencontrer le président chinois Hu Jintao, le Premier ministre Wen Jiabao, ainsi que son homologue Yang Jiechi. Lors de l'élection de Barack Obama en novembre dernier, le numéro un chinois avait précisé qu'« une relation plus proche entre nos deux pays serait bénéfique aux peuples chinois et américain mais aussi aux peuples du monde entier ». Une bonne volonté confirmée, ces derniers jours, par l'annonce de la reprise du dialogue militaire et sur les droits de l'homme entre les deux pays. « Nous devons continuer à faire pression sur les dirigeants chinois » sur des sujets comme le Tibet ou la liberté religieuse, expliquait hier Hillary Clinton avant d'arriver à Pékin, « mais ces pressions ne doivent pas interférer avec la crise économique mondiale, le changement climatique et la sécurit頻.Cette amorce d'une nouvelle coopération avec le régime chinois traduit le souhait de la nouvelle administration américaine de tourner la page de l'ère Bush. En dépit d'une politique plutôt conciliante envers Pékin, l'ancienne administration n'avait pas évité la multiplication des tensions commerciale avec le géant asiatique. La montée en puissance de l'économie chinoise a en effet provoqué l'explosion du déficit bilatéral américain, passé de 83 milliards de dollars en 2000 à 256 milliards en 2007. De quoi nourrir les reproches de Washington, aussi bien sur le niveau du yuan que sur les achats massifs par la Chine de la dette américaine.Lorsqu'elle était dans l'opposition, Hillary Clinton s'était d'ailleurs montrée particulièrement virulente à l'égard de la Chine. « Lors de ces sept dernières années, les politiques menées par Bush ont permis au gouvernement chinois de devenir notre banquier, dénonçait-elle. Aujourd'hui, l'acier chinois vient ici et nos emplois vont là-bas. Nous jouons en respectant les règles, et ils manipulent leur monnaie. (?) Cela changera lorsque je serai à la Maison-Blanche?! » crise obligeAujourd'hui, crise économique oblige, le ton n'est plus le même. Car les responsables de la première et de la troisième économie mondiale n'ignorent rien de l'imbrication de leurs intérêts, et le pragmatisme de la nouvelle secrétaire d'État devrait la ramener à des intentions moins belliqueuses. D'autant que l'adoption dans le plan de relance américain de la clause « Buy American », très critiquée du côté de Pékin, la place dans une situation peu confortable. Son homologue chinois Yang Jiechi a lui aussi préparé le terrain, affirmant que « les relations Chine-États-Unis sont l'une des plus importantes relations bilatérales au monde ». Des relations que ni les discussions sur les droits de l'homme ni les négociations sur le changement climatique ne devraient perturber. Pour le moment. n AFP
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