Secteur aérien  :   la roue tourne

Après les turbulences de 2008, British Airways (BA) devrait traverser des cieux plus cléments et même distancer Air France-KLM. Tous les éléments étaient l'an dernier réunis pour faire de la compagnie britannique la lanterne rouge d'un secteur durement touché par l'atonie des échanges mondiaux et le coût du carburant : sa sensibilité à l'économie nord-américaine, la livre baissière, et le déficit géant de son fonds de pension. Cependant, British Airways pourrait bien retrouver les faveurs des investisseurs, qui s'étaient montrés, depuis octobre 2008 (après la faillite de Lehman), bienveillants à l'égard d'Air France-KLM. Les marchés dérivés témoignent de ce changement d'attitude. Mesure de la peur, la volatilité implicite (calculée sur les options à trois mois) du groupe britannique s'établissait tout au long de l'année 2008 à des niveaux bien supérieurs à celle de son concurrent franco-néerlandais, avec des écarts pouvant atteindre jusqu'à 50 points ! Aujourd'hui les volatilités des deux compagnies aériennes se sont rejointes. C'est avant tout sur la question des coûts fixes que le transporteur britannique devrait distancer Air France-KLM. En effet, ce dernier souffre d'un levier opérationnel plus important, accroissant son profil de risque. De son côté, Birtish Airways bénéficie d'une meilleure capacité à réduire les coûts. Son patron, Willie Walsh, s'est d'ailleurs forgé une solide réputation de « cost killer » à la tête d'Aer Lingus. Le ciel se dégage aussi pour la compagnie britannique sur le déficit géant de son fonds de pension, qui avait constitué l'une des principales pierres d'achoppement dans le projet de fusion avec l'espagnol Iberia. Aujourd'hui, le fonds de pension de BA, conscient du risque encouru par la société, semble se montrer moins demandeur de versements en cash. Soit une pression allégée sur la trésorerie du transporteur, dont le mariage avec Iberia s'avère dès lors plus crédible.
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