L'Écureuil et les Banques Populaires esquissent leurs perspectives financières

Deux mois après leur premier grand raout, les dirigeants des 17 Caisses d'Épargne et des 20 Banques Populaires se retrouvent ce matin à Paris, en compagnie des comités de direction de leurs organes centraux, pour faire le point sur le rapprochement des deux groupes mutualistes. Une réunion qui s'ouvre alors que François Pérol, l'ancien secrétaire adjoint de l'Élysée nommé à la tête des deux groupes fin février, a présenté la semaine dernière les perspectives financières du futur ensemble aux instances de gouvernance.sans explicationPour le moment, les deux banques mutualistes n'ont pas établi de plan stratégique ? il faudra encore attendre le mois de septembre. Mais ces données permettent d'illustrer les objectifs financiers que les deux groupes ont présentés depuis la semaine dernière au Comité des établissements de crédit et des entreprises d'investissement (CECEI) en vue de la demande imminente de l'agrément du nouvel organe central.Ces données prévisionnelles dépendent des hypothèses retenues sur le redressement de Natixis qui a perdu 2,8 milliards d'euros l'an dernier. La filiale des Caisses d'Épargne et des Banques Populaires risque d'être encore dans le rouge en 2009. Toutefois, les contributions des réseaux et des filiales, notamment de CNP Assurances, permettraient au groupe de dégager un résultat net proche de 1 milliard. Toujours selon ce plan d'affaires, Natixis afficherait en 2010 un léger bénéfice, permettant à l'organe central d'enregistrer un résultat net proche de 500 millions, et au groupe de gagner autour de 2 milliards d'euros. Ce n'est qu'à partir de 2011 ? au plus tôt et si sa restructuration s'accélère ? que Natixis retrouverait une vitesse de croisière. La filiale pourrait ainsi dégager environ 2 milliards d'euros de bénéfice, lui permettant de verser à l'organe central, son actionnaire à 72 %, un dividende d'environ 1,5 milliard d'euros. Le résultat du groupe progresserait alors pour avoisiner 3 milliards en 2011 et jusqu'à 4 milliards en 2012. Ce scénario permettrait de commencer à rembourser l'État, qui versera l'été prochain 5 milliards d'euros au nouvel ensemble, en plus de 2 milliards accordés par Bercy aux deux groupes fin 2008. Mais ces projections ont été livrées sans explication quant aux synergies attendues. Une seule chose est sûre, « le groupe sera totalement reconfiguré d'ici trois à cinq ans », a annoncé François Pérol.Reste que les débats les plus animés de la réunion porteront aujourd'hui sur la gouvernance. Les dirigeants discuteront ainsi des statuts du nouvel organe central. Les questions d'hommes seront centrales d'autant que, selon une source proche, l'organigramme du futur organe central pourrait être dévoilé d'ici à la fin du mois. Ainsi, confie un proche des deux groupes, le courant aurait du mal à passer entre l'actuel directeur général de l'Écureuil, Alain Lemaire, et François Pérol, qui pourrait in fine lui préférer le patron de la caisse Rhône-Alpes, Olivier Klein. Benjamin Jullien et Matthieu PechbertyGilles ROLLE/REA
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