Amado Boudou, nouvelle carte de Cristina Kirchner

gentineQui arrêtera Amado Boudou ? Au premier rang parmi les membres du gouvernement qui écoutaient le discours Cristina Fernández de Kirchner le 9 juillet, fête nationale argentine, ce dernier arborait un sourire radieux en entendant la présidente évoquer un « dialogue » incluant la politique économique. Le tout nouveau ministre de l'Économie sait que la crédibilité de cette politique d'ouverture passe par lui. Et il pense l'avoir convaincue de la nécessité de certains changements réclamés par une opposition qui a le vent en poupe depuis la défaite des candidats du pouvoir aux élections législatives du 28 juin. Au menu : la réforme de l'Institut national des statistiques qui présente des chiffres truqués depuis deux ans, l'abandon du harcèlement, notamment fiscal, des agriculteurs, et la présentation d'une offre aux détenteurs de bons qui n'avaient pas accepté la restructuration de la dette en défaut de paiement de 2005. Dimanche, il a promis de respecter les engagements financiers du pays, soit une vingtaine de milliards de dollars à rembourser d'ici à la fin 2010.La fulgurante ascension d'Amado Boudou explique sa confiance. L'actuel ministre de l'Économie était un inconnu jusqu'au 21 octobre 2008. Ce jour-là, Cristina Fernández de Kirchner annonce la nationalisation des fonds de pension privés. Elle le fait au siège de l'Anses, la Sécurité sociale argentine, qui se voit transférer les 30 milliards de dollars épargnés par les Argentins qui avaient choisi la retraite par capitalisation. Le président de l'Anses, Amado Boudou, jubile. Il lui revient de gérer ce trésor de guerre. Cet économiste issu du Cema, université réputée « ultralibérale », prend alors la parole pour une défense acharnée de la nationalisation des retraites en citant la France, d'où sont venus ses parents, manière de revendiquer également une origine dont Amado Boudou est fier, comme en témoigne sa double nationalité française.étoile montanteDepuis, ce célibataire de 47 ans a gagné la confiance des Kirchner en utilisant les milliards de l'Anses pour financer des investissements dans des circonscriptions sensibles. Même si cela n'a pas permis de gagner les législatives du 28 juin, il en est aujourd'hui récompensé. La nomination de cette étoile montante de la politique argentine apparaît comme la seule note d'intérêt d'un remaniement ministériel postélectoral décevant. Qui pourrait signifier l'effacement de Néstor Kirchner, l'ancien président, qui porte une lourde responsabilité dans la défaite électorale. Et la chance, pour Cristina Fernández de Kirchner, d'accéder enfin à la présidence. Jean-Louis Buchet, à Buenos Aire
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