Sauver le plus fragile des grands félins, c'est la mission q...

Dans le bush des guépardsParmi les camps de brousse éparpillés à l'orée de la plus grande réserve animalière d'Afrique du Sud, le parc Kruger, le Mopaya Lodge affirme une vocation originale?: sauvegarder les guépards. Par amour du plus menacé des grands félins, le Français Michel Laforêt a créé sa réserve privée dans une mer d'acacias. À quelques kilomètres de la petite ville de Hoedspruit, sous la crête bleutée des montagnes du Drakensberg, l'entrée du lodge est discrète. Vingt minutes de piste, parmi les épineux aux branches chargées de calaos au bec jaune, en faisant fuir quelques impalas et singes vervets, et l'on atteint de confortables tentes sur pilotis. Tout autour, une terre rouge, hérissée de termitières?: pas d'ostentation ici, le Mopaya Lodge joue le retour aux sources façon « Neiges du Kilimandjaro » même si la piscine est à température, les repas, délectables, et la cave, française. Dès l'aube, on monte à bord de 4×4 chasser dans les hautes herbes des images qui resteront collées à la rétine?: éléphanteau s'ébrouant dans la boue, élans du Cap saisis en plein galop, outarde géante titubant dans les épineux, buffles paissant sur les bords de la rivière Olifant.épopéeMais aussi, grâce à la patience de Michel ou d'un des rangers francophones, on rencontre, pour quelques secondes de beauté pure, une des trois pensionnaires VIP?: une femelle guépard. Pelage ocellé, silhouette élancée surmontée d'une tête étroite et fine. Malgré ses records au sprint ? jusqu'à 112 km/h ? l'animal aux yeux d'ambre frangés d'une larme noire (cette particularité du pelage atténue la réverbération du soleil) est la proie des fermiers comme des grands prédateurs. D'après le dernier recensement, il en resterait soixante-dix, seulement, sur le million d'hectares du Kruger. Et 98 % des bébés n'atteignent pas l'âge de dix-huit mois. Michel Laforêt et ses amis, vétérinaires et scientifiques du Cresam (Conservation et reproduction des espèces sauvages africaines menacées) ont donc eu une idée folle?: reproduire, en milieu sauvage des bébés ensuite élevés par leurs mères et protégés dans de vastes enclos jusqu'à leur maturité. (Les petits nés en zoos ne savent pas survivre dans la nature.) Au déjeuner, sous le toit de chaume de la salle à manger, alors qu'un singe vervet gambade, valse surréaliste, sur les touches du piano, ou le soir autour du feu de brousse, alors que la nuit australe crépite d'étoiles, Michel raconte à ses hôtes son aventure. Une épopée. Car la sexualité de madame guépard est unique chez les mammifères. Elle déclenche son cycle d'ovulation seulement lorsqu'un mâle lui plaît. Les problèmes à résoudre étaient ardus?; tracé d'une carte génétique, fabrication d'une sonde épousant les organes intimes de madame, conservation par 35?°C du sperme de monsieur, accueil enfin de félins capables de donner vie à la première portée? Michel a même fait de la prison pour avoir recueilli une femelle blessée? Enfin, ce printemps, neuf ans après l'ouverture du lodge, sept bébés aux yeux d'ambre sont nés? À dix mois, suffisamment grands pour survivre, ils seront relâchés dans la nature. Pour faire le bonheur des guépards et des hôtes du Mopaya Lodge. nVacances de rêve/en Afrique du sud
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