Repli des revenus des patrons du CAC 40

on veut scandaliser, on dira que ça fait 275 Smic. Si on la joue froidement, on dira simplement : 4,7 millions d'euros. C'est quoi ? C'est la rémunération globale touchée en moyenne par chacun des présidents exécutifs du CAC 40 au titre de l'année 2007. À échantillon constant, c'est-à-dire hors entrées et sorties dans l'indice, ces émoluments, qui cumulent fixe, variable, avantages en nature, actions gratuites et stock-options valorisées à la date d'attribution ont reculé de 6,1 % par rapport à 2006, le rapport annuel de Proxinvest. La tendance est certes positive. Mais, dans l'absolu, cette moyenne reste encore trop élevée, au goût de Pierre-Henri Leroy, président de la société de conseil aux actionnaires. Pour ce dernier, le plafond ne devrait pas dépasser 240 fois le Smic. Trente-trois présidents exécutifs du CAC 40 sont au-delà. À commencer par Jean-Paul Agon (avec 14,06 millions d'euros), Bernard Arnault (13,94 millions) malgré une baisse de 9 %, et Arnaud Lagardère (13,64 millions).part variableD'une manière générale, les équipes dirigeantes du CAC 40 ont également vu leurs rétributions s'alléger, de 3,68 % à 2,082 millions d'euros. Mais ce mouvement reste encore loin d'être général, comme en témoigne la hausse de 6,04 % observée sur les sociétés du SBF 120. Plus précisément, Proxinvest a constaté un net recul des options (de 16,14 % dans le CAC 40), compensé par des plans d'actions gratuites, une pratique encore non assortie pour la moitié des sociétés du SBF 120 de conditions de performance à la différence du CAC 40. Surtout, la part variable des rémunérations du CAC 40, en retrait de 0,16 % (contrairement au SBF 120), est contrebalancée par l'augmentation de 2,32 % du fixe. Or, rappelle Proxinvest, « cette composante devrait par nature rester stable ». Une manière de devancer l'avenir ? Pour 2008, le cabinet de conseil s'attend à un repli des bonus, en raison de l'érosion des résultats, et à une baisse des options en valeur. Au final, la rémunération devrait ressortir en repli de plus de 10 %.Proxinvest a, par ailleurs, pointé la rémunération des présidents non exécutifs du CAC 40, qui « échappe à tout contrôle ». Elle est en moyenne de 1,026 million d'euros en 2007. Les rétributions de Jean-François Dehecq (3,93 millions d'euros) chez Sanofi-Aventis, Lindsay Owen-Jones chez L'Oréal (3,6 millions) ou encore Thierry Desmarest chez Total (3,46 millions) témoignent de la présence d'un variable relativement important, mal compris de certains investisseurs. Pour Proxinvest, « les sociétés doivent permettre aux actionnaires d'approuver ces rémunérations au travers de conventions réglementées ou les inclure dans les jetons de présence ».Quant aux indemnités de départ des patrons, le cabinet de conseil s'étonne de leur large acceptation en assemblée générale en 2008 (à 92,3 % en moyenne) malgré « des conditions de performance généralement peu exigeantes ». Avec un taux d'acceptation de 71,7 %, celle de Christophe de Margerie, chez Total, a rencontré la plus forte contestation. Pierre-Henri Leroy encourage donc les actionnaires à « plus de vigilance ».Christèle Fradin 10 %C'est le pourcentage de baisse attendu l'an prochain pour les rémunérations des patrons du CAC40.
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