Le chocolat constitue un excellent antidépresseur, dit-on. Les chocolatiers devraient donc pavoiser, en cette période de crise économique et financière. Il n'en est rien. Hier, l'action du premier fabricant mondial de chocolat, le suisse Barry Callebaut, a fondu de 15 % en séance. Les investisseurs ont sanctionné la quasi-stagnation du chiffre d'affaires au premier trimestre de l'exercice 2008-2009, clos le 30 novembre, à 1,4 milliard de francs suisses (945,6 millions d'euros). Le chocolatier a invoqué un mois de novembre « exceptionnellement » mauvais, en raison de déstockages chez les distributeurs. « Nous ne croyons pas à ce caractère exceptionnel et demeurons sceptiques quant aux perspectives de rentabilit頻, s'est agacé le bureau d'analyse Helvea.Il faut dire que les analystes avaient été échaudés par Lindt & Sprüngli la veille. Cet autre grand nom du chocolat a réalisé un chiffre d'affaires étal en 2008, à 2,94 milliards de francs suisses. Et, surtout, Lindt a averti que l'année 2009 serait « la plus difficile de son histoire ». Laquelle remonte à 1845?! Lindt n'a pas fait mystère des difficultés que rencontre le secteur. D'abord, entre 1.750 et 1.800 livres sterling la tonne, le cacao coûte très cher aux fabricants de chocolat. Une cherté qu'ils peinent à répercuter sur leurs prix de vente aux groupes d'agroalimentaire et aux distributeurs, puisque le consommateur, crise oblige, lève le pied sur les achats plaisir. À ces difficultés s'ajoute la faiblesse de l'euro, de la livre et du dollar face au franc suisse, faiblesse qui diminue la valeur du chiffre d'affaires réalisé par les chocolatiers helvétiques à l'étranger. Conséquence, l'année boursière est mal partie pour Barry Callebaut et Lindt. L'an dernier déjà, ces groupes avaient accusé une chute de leurs cours. Ce qui n'était jamais arrivé à Barry Callebaut depuis six ans, et constituait une première depuis quatre ans pour Lindt. Christine Lejoux

latribune.fr

03 Févr 2009, 1:33

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