800 emplois menacés chez Goodyear

utomobileAprès l'affaire Conti Clairoix, voici celle de Goodyear Amiens. Début juin, l'américain Goodyear Dunlop, qui produit 11 millions de pneumatiques par an dans ses deux usines Goodyear et Dunlop d'Amiens, doit annoncer l'arrêt de la production de pneus de tourisme sur ses lignes Goodyear, selon nos informations. Cette décision entraînerait la suppression de plus de 800 des 1.400 emplois.Ce sont les pneus dits agraires destinés aux tracteurs, autres modèles produits sur ce site, qui obligent la direction à tourner sa plume dans l'encrier avant d'annoncer ce PSE. « Ces pneus-là sont actuellement produits en flux tendus. Le groupe ne peut pas se permettre deux jours de grève. S'il n'y avait pas les pneus agraires sur le site, la direction aurait déjà fermé le site. La moindre maladresse peut mettre le feu aux poudres », indique Virgilio Mota Da Silva, élu syndical SUD. Bien que non visée par le futur PSE, cette branche pourrait être cédée. Lors d'un récent comité de groupe européen, la direction a indiqué que ces pneus « farm » n'étaient « pas une priorit頻.énorme challengeLe site Dunlop (1.300 salariés) qui ne fabrique que des pneumatiques destinés aux véhicules de tourisme, n'est pas touché par le plan social. Mais il est confronté à un énorme challenge, celui de réussir la fabrication du nouveau pneu « Goodyear efficient grip », dont il a reçu une partie de la fabrication. Ce site relève désormais de Goodyear Dunlop Tires Europe, contrairement à ceux de Montluçon, où une centaine d'emplois sont également menacés (pneus motos et camionnettes), et de Riom (rechapage de pneus poids lourds) et Rueil-Malmaison, son siège social, qui restent eux dans l'entité « France ». Cette mesure, explique un cadre, est destinée à « protéger » les salariés Dunlop car « les critères d'application des plans sociaux s'appliquent à l'ensemble de l'entreprise ».Le groupe a, semble-t-il, joué la « carte » Dunlop au détriment de l'usine Good-year jugée « peu compétitive ». Considérant qu'une nouvelle organisation du travail était le préalable à tout investissement à Amiens, il a misé sur le site Dunlop qui lui a signé l'accord « 4x8 » (quatre équipes en rotation au lieu des 5x8 : 3 équipes en semaine + 2 équipes de week-end). Entre la CGT réformiste de Dunlop qui a signé (devenue Unsa après son exclusion de la CGT) et la CGT radicale de Goodyear qui n'a jamais voulu signer, il a choisi. « Quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage », se défendent aujourd'hui les salariés de Goodyear. Claire Garnie
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