Les « stress tests » devront davantage tenir compte des scénarios de crise économique

ques« La crise financière a mis en lumière la faiblesse des pratiques de ?stress tests? [Ndlr, tests de résistance à la pression] employées avant le début de la crise. » La Banque des règlements internationaux (BRI) reconnaît ainsi implicitement que le système actuel, dit de Bâle 2, ne permet pas de mesurer la capacité des banques à résister aux crises. À la suite d'une consultation lancée en janvier, la BRI a dévoilé mercredi des aménagements sur « les pratiques de ?stress tests? et de supervision ». Pour l'organisme, « les ?stress tests? auraient dû inclure des scénarios plus sévères que ceux qui ont été utilisés, dans le but de parvenir à des résultats plus en ligne avec les véritables tensions qui ont été observées ». Pour l'avenir, la BRI insiste sur « l'environnement plus large » dans lequel les tests doivent être configurés et sur la nécessité de prendre en compte des « risques particuliers » (par exemple les stratégies de couverture, le coût de la liquidité ou la résistance des produits structurés complexes).Pour Thierry Pascault, senior partner chez AT Kearney, le constat est clair : « Les principes de Bâle 2 ont totalement écarté la notion de fonds propres économiques au profit de fonds propres ?prudentiels?. Il en résulte que les notions de liquidité dans les banques et de risque d'activité [c'est-à-dire la possibilité que les revenus soient inférieurs aux charges]sont totalement évacuées. On a donc vu des banques qui ont été sauvées de la faillite grâce à l'intervention des pouvoirs publics alors même qu'elles avaient un niveau de fonds propres suffisant selon les règles de Bâle 2. »Les « stress tests » mis en ?uvre par l'administration américaine sur ses dix-neuf principales banques, et dont les résultats ont été rendus publics le 7 mai dernier, sont désormais considérés comme exemplaires au regard de leur méthodologie, et cela alors que les banques européennes se préparent à ce type d'évaluation. « tests grandeur nature »Pour le consultant, « les ?stress tests? dans le cadre de Bâle 2, qui reposent sur les modèles internes des banques, sont purement statistiques. Ils se contentent de prendre les résultats extrêmes. Or on se rend compte que, plus on se rapproche de ces extrêmes, plus il y a des phénomènes parasites. Cela ne permet donc pas d'avoir une vision rassurante. Il n'y a aucune confrontation avec la réalité, avec des situations de crise historique connues. Or, c'est cela qui manque et qui a été compris par le régulateur américain. Celui-ci a bâti des tests qui définissent des scénarios économiques ? taux de croissance, de chômage, taux d'intérêt, etc. ? et sur lesquels on peut pousser les hypothèses. Ce sont des tests grandeur nature ». La BRI attend donc des établissements des évaluations qui vont plus en profondeur et une supervision plus attentive de ces procédures. Guénaëlle Le Solleu
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