Les cours de l'or reflètent une forte demande

matières premièresQue la tendance des marchés soit à la crainte d'une récession encore plus sombre, ou au contraire à l'euphorie, l'or résiste. L'once a touché jeudi un plus-haut sur sept semaines à 939,29 dollars à New York, alors que le dollar perdait du terrain, tutoyant la parité de 1,38 pour 1 euro. Ce qui a renforcé l'attractivité de l'or. Un mouvement qui vient confirmer l'excellente tenue du métal jaune ces derniers temps. Après le recul qui a suivi son record de la fin février à 1.008 dollars l'once, le métal retrouve depuis le mois de novembre dernier un intérêt que ne dément pas le retour en grâce progressif des autres classes d'actifs. Et son rebond se produit alors que l'aversion au risque baisse d'un cran : le VIX, indicateur clé de la volatilité des marchés américains, est retombé mercredi à 27 % en dessous de son niveau de début septembre, avant la faillite de Lehman Brothers. crainte de l'inflationLe lingot, qui est tout de même le seul investissement dont le rendement soit nul, devrait désormais sembler moins incontournable. Mais non ! Ne serait-ce que parce que les investisseurs ont découvert les ETF, ces fonds composés exclusivement d'or physique. Sur le premier trimestre de l'année, la demande d'or a affiché un bond de 38 % par rapport à 2008, à 1.016 tonnes, selon les chiffres du World Gold Council rendus public mercredi. Et les investissements dans les Exchange Traded Fund se sont envolés de 540 % à 465 tonnes, pour un montant représentant 13,6 milliards de dollars. Si ces achats étaient surtout motivés par la crainte de banqueroute du système financier, le fait que les investisseurs se portent sur l'or semble aujourd'hui obéir à d'autres motifs. La crainte de l'inflation redevient en effet un solide moteur de la demande d'or. « La politique de ?quantitative easing? aux États-Unis ainsi que les plans de relance un peu partout dans le monde risquent de remettre l'inflation sur le devant de la scène », rappelle le dernier rapport du GFMS, l'organisme de conseil de référence sur l'or, dans un rapport publié cette semaine. Même si le débat reste vif entre les tenants d'un retour relativement rapide de la croissance, et les avocats d'une crise qui s'accentue. Dans ce dernier cas, une situation prolongée de déflation pourrait finir par peser sur le lingot. C'est la thèse des experts d'HSBC selon lesquels l'once ne devrait pas coter plus de 875 dollars en moyenne sur 2009, contre un prix moyen de 912 dollars jusqu'alors, puis 775 dollars en 2010. En plus de performances très faibles des entreprises, la banque anticipe un tableau des plus noirs du futur de l'économie mondiale. Qui ne manquera pas de pénaliser toutes les classes d'actifs, même l'or.
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