L'OCDE ausculte

On ne veut pas acheter l'accès des jeunes à l'emploi au prix de bidouillage du droit du travail. » Laurent Wauquiez, secrétaire d'État à l'Emploi, a joué la prudence, mercredi, lors de la remise du rapport de l'OCDE sur l'emploi des jeunes dans 16 pays. Le précédent du CPE sous le gouvernement Villepin est encore dans les mémoires?Les jeunes Français sont pourtant les principales victimes de la crise. Le taux de chômage des 15-24 ans est supérieur à 18 %, soit plus de 7 points au-dessus de la moyenne des autres pays riches, tandis que le taux d'emploi y est l'un des plus faibles, rappelle le rapport. Dans le même temps, un jeune chômeur sur quatre passe plus d'un an au chômage, contre un sur cinq en moyenne dans l'OCDE.Si l'OCDE prend acte des mesures « d'urgence » annoncées par le chef de l'État le 24 avril lors d'un déplacement dans le Val-d'Oise, elle rappelle que « la priorité à court terme est de prendre des mesures ciblées sur les jeunes les plus à risque », soit les moins qualifiés. Elle pointe également l'instabilité chronique des politiques de l'emploi avec plus de 80 mesures pour les jeunes en trente ans et dénonce notamment le « poids » du diplôme initial.Les sans-diplômePour inverser cette tendance, l'OCDE formule un certain nombre de recommandations. Comme de veiller à ce que chaque jeune quitte le système d'enseignement en possession de compétences requises sur le marché du travail. Elle rappelle en effet que, « en France, une moyenne d'environ 130.000 jeunes par classe d'âge [soit 18 % des 20-24 ans] achèvent leurs études sans diplôme du second cycle du secondaire. Les sans-diplôme subissent en particulier un chômage particulièrement élevé. Ainsi, au bout de trois mois, le taux de chômage des sans-diplôme est-il le double de celui des diplômés du secondaire et le quadruple de celui des diplômés du supérieur ». Elle suggère également de cibler sur les jeunes non qualifiés les aides publiques à l'apprentissage et de faire bénéficier davantage les petites entreprises des fonds pour la formation professionnelle pour qu'elles forment plus de jeunes peu qualifiés. L'Organisation prône également une scolarité obligatoire arrêtée en fin d'année scolaire, plutôt qu'à la date anniversaire des 16 ans et étendue jusqu'à 18 ans si le jeune est en formation.Elle recommande par ailleurs à la France d'« envisager de subventionner modérément le travail étudiant pour le faire décoller ». Cette aide, qui prendrait la forme d'une allocation ou d'un complément de salaire, pourrait par exemple être versée aux étudiants à plein temps qui travaillent 15 heures par semaines au maximum. Et à terme, elle estime qu'il « conviendrait d'envisager l'extension du RSA aux moins de 25 ans ». n Le taux de chômage des 15-24 ans est supérieur à 18 %.
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