Les assureurs prévoient une année 2009 difficile

Que les épargnants ne se réjouissent pas trop vite à la vue des résultats de 2008?: cette année risque d'être périlleuse. Pour commencer, les obligations d'État rapporteront moins, sauf en cas de remontée spectaculaire des taux de la BCE. Actuellement, l'emprunt de référence (l'OAT 10 ans) rapporte 3,55 %, contre 4,3 % en janvier 2008, avec des pics à 4,8 % en juillet. « Quant aux obligations d'entreprise, il y a peu de chances qu'elles atteignent les niveaux records de l'an passé, » ajoute Daniel Collignon, le PDG d'Axéria Vie.Mais ce n'est pas tout. Cette année, les assureurs risquent de devoir mettre de grosses sommes de côté, ce qui réduira d'autant les sommes redistribuées aux assurés. En effet, le Code des assurances exige que soient provisionnées les lignes d'actifs « durablement dépréciées », c'est-à-dire ayant perdu plus de 30 % au cours des six derniers mois. Les actions achetées après le 2 juillet 2008 n'entraient donc pas dans cette catégorie au 31 décembre. « Si la Bourse ne remonte pas rapidement, un nombre croissant d'assureurs devront couvrir ce risque dès juin prochain », résume Guillaume Leroy, associé au cabinet Winter & Associés. « des bases saines »Dernier facteur aggravant?: si la crise s'éternise, la source que constitue la provision pour participation aux excédents (PPE) risque de se tarir. Le principe?? Chaque année, l'assureur peut mettre de côté une partie de la performance, qu'il redistribuera à sa guise dans un délai de huit ans. Ce levier, conçu pour lisser la performance sur le long terme, a pleinement joué son rôle en 2008. Mais il a coûté cher?: « Nous avons puisé 40 % de notre PPE pour hisser notre taux à 4,40 %, témoigne Didier Ledeur, directeur de GMF Vie. Grâce à cela, nous avons purgé une grande partie de nos moins-values et nous repartons en 2009 sur des bases saines. » Chez ACMN Vie aussi on puisé dans la tirelire. « Au total, nous avons servi entre 0,75 et 1 point de rémunération sur les 2,4 dont nous disposions », annonce son PDG, Bernard Le Bras. Le cas de l'Afer est plus problématique?: elle n'a accepté de se doter d'une PPE qu'à partir de 2007. Alexandre Phalippou
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