La fin du « super-peso » mexicain

Pour freiner la dégringolade du peso, la Banque du Mexique a injecté un total de 15,8 milliards de dollars sur le marché des changes depuis octobre dernier, soit plus de 15 % de ses réserves. La monnaie mexicaine joue pourtant toujours au yo-yo face au billet vert, après une chute historique de 1,74 %, le 14 janvier, à 14,5 pesos pour un dollar. Malgré l'activisme du gouvernement, la crise financière marque la fin de l'ère du « super-peso », réputé pour sa stabilité. « La plupart des monnaies des pays émergents sont victimes de l'aversion au risque de la part des investisseurs qui voient le dollar comme une ?valeur refuge? », explique Sergio Kurczyn. Pour cet analyste à la banque mexicaine, Banamex, la dépréciation du peso reste toutefois plus brutale que les autres?: « Il a perdu 28 % de sa valeur en cinq mois car l'économie mexicaine est trop dépendante des États-Unis. » Avec plus de 80 % de ses exportations destinées à son voisin, le pays est frappé de plein fouet par la récession américaine. En novembre, ces dernières ont connu une chute record de 21 %?! Au point que Banamex prévoit une contraction de la croissance de 1 % en 2009, faisant du Mexique la lanterne rouge des pays d'Amérique latine. économie sainePour recadrer le tir, la Banque du Mexique se dit prête à mettre quotidiennement 400 millions de dollars si le peso baisse de plus de 2 %, voire à injecter plusieurs milliards d'un coup en cas d'urgence, comme les 8, 9 et 10 octobre derniers. « L'économie du pays est saine », répète le président, Felipe Calderon. D'autant que ses 84 milliards de dollars de réserves offrent au gouvernement une belle marge de man?uvre. De quoi convaincre, le 16 janvier dernier, la Banque du Mexique de réduire de 50 points de base ses taux d'intérêt, passant de 8,25 % à 7,75 %. « Cette mesure n'a pas eu d'impact négatif sur le marché de change », se félicite René Tapia, économiste à l'université Anahuac. Même optimisme chez Banamex qui anticipe d'autres baisses des taux d'intérêt d'ici à la fin de 2009 pour atteindre 5,75 %. Frédéric Saliba, à Mexico
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