La radicalisation des modes d'action

À crise exceptionnelle, revendications et méthodes tout aussi exceptionnelles. Depuis quelques mois, les occupations d'usines, séquestrations de patrons, chantages à la destruction de l'outil de travail se répètent. Mais cette radicalisation est pour l'instant davantage une mise en scène médiatique des conflits sociaux que l'expression d'une véritable radicalité des salariés victimes de plans de licenciements. Elle illustre le désespoir face à une situation de plus en plus tendue sur le front de l'emploi. Exemple : à l'usine SKF de Fontenay-le-Comte, en Vendée, les salariés ont brûlé dans la nuit de mardi à mercredi cinq machines de production, sur les 500 qui pourraient être délocalisées vers la Bulgarie, la Chine ou l'Inde. « On a brûlé des palettes de bois pendant une semaine mais visiblement ils n'en avaient rien à faire. Avec 500 machines sur le site, nous avons une bonne monnaie d'échange », a souligné Frédéric Grondin, délégué CGT.retour au XXe siècleLe sabotage de l'outil de production n'est pas né avec la crise actuelle. Ce mode de lutte prend ses sources dans le « luddisme », mouvement de refus du machinisme né pendant l'industrialisation de la Grande-Bretagne. Au XIXe siècle, l'industrie textile a été la cible d'actions de destruction en France. La légalisation de la grève avait porté un coup d'arrêt à ces méthodes jusqu'au chantage des ouvriers de Cellatex, qui ont menacé, en 2000, de déverser de l'acide dans la rivière voisine de leur usine. Même chose chez Daewoo à Mont-Saint-Martin, en Meurthe-et-Moselle, où les ouvriers ont exercé en 2002 un chantage à la pollution. En 2003, les salariés de Métaleurop, dans le Nord, ont jeté des bulldozers dans un canal. H. F.
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