Le dialogue social se rompt en Espagne

yndicalismeLe dialogue social a décidément du plomb dans l'aile en Espagne. La réunion au sommet « de la dernière chance » à laquelle José Luis Rodriguez Zapatero avait convié mercredi soir les patrons de la confédération patronale (la CEOE) et les deux grandes centrales syndicales a débouché sur un constat de désaccord. Et l'espoir du président du gouvernement de parvenir, avant le mois d'août, à un accord auquel il subordonne toute initiative en matière de réforme du marché de l'emploi, semble désormais vain. Ce qui lui vaudra de nouvelles accusations d'immobilisme.Certes, l'impasse ne se traduira pas pour autant par une vague de conflits sociaux : Zapatero a en effet pris soin, tout au long d'une négociation qui a duré plus de deux mois, de s'identifier étroitement aux positions des syndicats, précisément pour éviter que l'astronomique taux de chômage (17,4 % de la population active) ne se traduise par une montée des conflits sociaux.patronat intraitableC'est donc au contraire avec le patronat que le futur s'annonce sombre, avec l'impact négatif sur l'investissement que cela suppose. Les revendications de la CEOE, effectivement, n'ont guère rencontré d'écho. Après s'être centrées, en vain, sur la réduction du coût du licenciement, elles s'étaient recentrées sur la réduction des cotisations à la Sécurité sociale. Le gouvernement avait fait un geste en acceptant de les réduire d'un point et demi en 2010. Insuffisant, a estimé l'organisation patronale, qui exigeait cinq points. Une revendication jugée inacceptable par le ministère du Travail : le coût d'une telle concession aurait en effet avoisiner les 18 milliards d'euros, soit 1,6 % du PIB, de quoi mettre en danger le futur même du système de protection sociale. Or, c'est le budget de la Sécurité sociale, qui, traditionnellement en Espagne, affiche la meilleure santé et permet de colmater les brèches financières de l'État central. Y compris en période de crise : alors que le gouvernement prévoit un déficit public de 9,5 % du PIB pour 2009, il table encore sur un excédent, quoi que modeste (0,4 % du PIB), du budget de la Sécu.
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